Pour Romain Gelin, chargé de recherche et de formation aux Groupe de recherche pour une stratégie économique Alternatives (Gresea) la gratuité de l’eau pourrait permettre d’en améliorer l’accès sans pour autant la gaspiller.

Vivre sans utiliser de toilettes, de douche, d’évier, c’est le sort des trois, quatre mille ménages belges dont le compteur d’eau a été fermé. La suppression des coupures d’eau est à l’agenda des gouvernements bruxellois et wallon. Mais lutter contre la précarité hydrique est bien plus complexe et ne passera pas seulement par une aide sociale accrue.

Se laver, une routine, un plaisir… qui relève pour certains du défi et de l’exception. À défaut de salle de bain chez soi, ou d’eau, c’est la débrouille pour pouvoir trouver un endroit pour se laver, pour nettoyer son linge. Les bains publics – infrastructures qui se sont multipliées au siècle dernier – permettent au public privé d’eau d’accéder à des douches. Mais ils se comptent aujourd’hui sur les doigts de la main.

La terre ne peut vivre sans eau, qui le lui rend bien. Au cœur du métier agricole, cette interdépendance prend aujourd’hui un nouveau visage. Sommés depuis plusieurs années de modifier leurs pratiques pour endiguer la pollution au nitrate, les agriculteurs affrontent désormais des sécheresses récurrentes qui pourraient accélérer la mue du secteur.