#Belgique
Justice pour la jeunesse : il n'y a pas de fossé nord-sud dans les pratiques
Francophones laxistes contre Flamands ultra-répressifs ? Selon Johan Put, professeur de droit de la jeunesse à la KULeuven, ce schéma simpliste, souvent mis en avant par lespolitiques au moment des discussions sur la loi sur la protection de la jeunesse, ne colle pas à la réalité. Pour lui, il existe bien en Belgique des visions trèsdifférentes sur la délinquance juvénile et la manière dont elle doit être abordée, mais ce n’est pas une ligne de démarcation linguistique qui lessépare.
Union européenne : un bilan pas très social…
La huitième édition du Bilan social de l’Union européenne réalisée par l’Observatoire social européen (OSE) laisse peu de place àl’enthousiasme pour les tenants d’une Europe sociale forte1. Sur presque tous les fronts – dialogue social, avenir des services sociaux et de santé,bien-être au travail –, il semble en effet que l’année 2006 ait été essentiellement défensive.
Les politiques européennes pour l’emploi : quid de l’État social actif ?
Présenté par les uns comme un indispensable outil de rattrapage pour une Belgique mauvaise élève de l’Union européenne, critiqué par les autres commemachine d’inspiration néolibérale imposée par les instances européennes, le Plan d’accompagnement se trouve visiblement au cœur d’un débat dont les termesdépassent nos frontières. Qu’en est-il exactement ?
Les syndicats et le PAS
Sous le régime dit « de l’article 80 », une règle de limitation de la durée d’octroi des allocations de chômage aux cohabitants avait été introduite.Les syndicats exigeaient depuis longtemps l’abrogation de cette disposition. Cette revendication a été rencontrée au cours des négociations ayant menéà l’adoption du « Plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs » (PAS). Malgré cette victoire, le plan a été d’emblée fortement critiqué par lesorganisations syndicales. Début 2004, la FGTB indiquait qu’à ses yeux « abolir cette mesure pour la remplacer par une ‘chasse aux chômeurs’ généralisée etculpabilisante » était absolument « scandaleux »1.
Les activateurs : mettre les chômeurs au travail… sur eux-mêmes
À l’avant-garde de l’État social actif et de ses dispositifs, la mise en œuvre du plan d’accompagnement des chômeurs s’accompagne del’émergence de nouvelles catégories de professionnels de l’action sociale.
Aux dénominations encore plurielles et incertaines, facilitateurs à l’Onem, conseillers d’accompagnement professionnel au Forem, conseillers emploi à l’Orbemet dans les missions locales, « jobcoachers », « agents d’insertion » ou « case manager »,… les agents des dispostifs d’insertion et del’activation dessinent les contours d’un nouvelle catégorie professionnelle.
Évaluations du plan d'accompagnement et de suivi : controverses sur des chiffres et une lettre
Si l’évaluation globale du PAC annoncée pour juillet 2007 devrait permettre au prochain gouvernement de disposer d’un bilan complet du dispositif adopté en 2004, unesérie d’informations quantitatives et qualitatives permettent déjà de tirer quelques enseignements partiels. Depuis septembre 2006, le ministre Vanvelthoven (SP.A) affiche ainsirégulièrement sa pleine satisfaction quant aux résultats engrangés. Que ce soit au niveau des sorties du chômage, de l’augmentation des sanctions ou de lacommunication entre services administratifs, il souligne l’impact positif du PAS. Du côté des organisations syndicales et de la société civile, on est moins enthousiaste.À la tête de l’opposition au Plan, la Plate-forme « Stop chasse aux chômeurs »1 dénonce des manipulations statistiques et affirme que le PAS « sape le droit auchômage, s’en prend aux plus faibles, ne crée pas d’emploi »2. Pour la CSC, en l’absence d’une action publique sur la demande de travail, le Plan se résumeà « un parcours aberrant de recherches de preuves administratives »3.
L'Europe sociale, au-delà des incantations
Interview de Philippe Pochet, politologue spécialiste du dialogue social, des politiques sociales et des questions de l’emploi est professeur à l’UCL et directeur del’Observatoire social européen.
Les scouts ont 100 ans
Jamboree le week-end dernier à Bruxelles : plus de 80 000 scouts se sont réunis pour fêter les cent ans du mouvement. À ce sujet, un livre vient de paraître fortopportunément aux éditions Luc Pire1 ; il analyse la réalité des mouvements de jeunesse aujourd’hui.
Avenir du FSE fédéral : Flora dans l’incertitude
La réduction des subsides fédéraux du Fonds social européen ne réjouit pas les initiatives qui en bénéficiaient jusqu’alors. Au sein duréseau Flora1, on s’attend à plus de complexité dans la remise des dossiers. L’emploi est également précarisé.
Accueillir les demandeurs d’asile et rétablir les liens familiaux : deux missions de la Croix-Rouge
L’asile est une question complexe, à l’image des réalités vécues par les personnes qui ont dû quitter leur pays. Afin de mieux aborder les diversesdimensions du suivi des demandeurs d’asile, la Croix-Rouge de Belgique a mis en place un département qui propose plusieurs services d’accompagnement des personnesdéplacées, dont notamment le rétablissement des liens familiaux.
Quand féminin rime avec salaire en moins
Année européenne de l’égalité des chances pour tous, 2007 voit la publication du premier rapport annuel sur l’écart salarial entre hommes et femmes enBelgique1. Réalisé par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH)2 et commandité par le SPF Emploi, Travail et Concertationsociale, il met en exergue les causes structurelles à la source des différences qui persistent entre les salaires masculins et féminins (de 15 à 25 % selon les indicateursretenus). Outil de travail et d’autocritique pour les acteurs du domaine de l’Emploi, la parution du rapport a été l’occasion pour les ministres Vanvelthoven et Dupont de s’entretenirsur la question avec les partenaires sociaux.
Le centre de méthadone Start à Liège au cœur de la polémique
Des usagers du centre de distribution de méthadone Start, à Sainte-Walburge, crient au secours – parfois devant porte close. Le comité de quartier a… sa dose etréclame le déménagement du centre. L’hôtel de police Natalis dément les délits dans le quartier dénoncés par des membres du comité,et des habitants taxent celui-ci d’extrémisme. En 2006, 780 toxicomanes, sur près de 3 000 à Liège, ont bénéficié à Sainte-Walburge(quartier de Liège) de méthadone et 70 000 seringues ont été échangées. Quid de la réinsertion ? Seuls 8% des usagers de Start déclarenttravailler – parfois au noir ou ponctuellement. Le leitmotiv du centre ? « Pour s’en sortir, nous répond le directeur Philippe Bollette, il faut d’abord rester en vie.» Reportage.