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Regard critique · Justice sociale

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Le logement toujours au cœur des communes wallonnes

Quelque 200 municipalistes étaient présents au « Carrefour Logement » organisé par l’Union des Villes et communes de Wallonie (UVCW)1 et soutenupar le ministre wallon du Logement, André Antoine. Actualité oblige, les programmes communaux du logement étaient au menu.

15-06-2007 Alter Échos n° 231

Quelque 200 municipalistes étaient présents au « Carrefour Logement » organisé par l’Union des Villes et communes de Wallonie (UVCW)1 et soutenupar le ministre wallon du Logement, André Antoine. Actualité oblige, les programmes communaux du logement étaient au menu.

Inégalités géographiques

Isabelle Thomas, professeure à l’UCL, a montré jusqu’à quel point la localisation géographique pouvait déterminer les prix des logements en Belgique.« Les prix de locations dépendent beaucoup plus de caractéristiques du logement lui-même, alors que les prix de vente des logements ou des terrains dépendent plus deleur localisation et de leur environnement », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Le loyer est déterminé par le confort/la qualité du bien et la distance parrapport à Bruxelles (les logements locatifs les plus chers sont localisés près de Bruxelles et/ou sont de très bonne qualité). De manièregénérale, les logements se vendent plus cher dans les grands centres-villes.

Freins à l’accès au logement

Pour sa part, Mathurin Smoos, responsable de la Cellule Aménagement du territoire et Logement (UVCW), identifie quatre obstacles à l’accessibilité aux logements : lesfinances, la mobilité, les freins sociaux et un obstacle culturel. Accéder à la propriété n’est pas à la portée de tous les ménages,d’autant que les prix d’achat sont de plus en plus élevés. Et que dire du logement locatif… Il faudrait idéalement développer l’offre de logementspublics pour peser sur les prix ; réduire l’impact du coût du terrain dans le logement (emphytéose, densification verticale…) ; augmenter la partd’investissement dans le budget lié aux charges du logement.

La mobilité, elle, doit être pensée à deux niveaux. La mobilité intérieure doit être conçue pour une utilisation dans la durée(logement modulable). Les défis posés par le vieillissement ont d’ailleurs fait l’objet d’un exposé par Jean-Marc Rombeaux, conseiller de laFédération des CPAS. Dans le même esprit, Valentine Charlot, de l’asbl Le Bien Vieillir a commenté divers exemples de lieux de vie pour les personnesâgées.
En ce qui concerne la mobilité extérieure, celle-ci doit tenir compte de l’accessibilité au lieu de travail, aux loisirs, aux commerces et autres. Au niveau des pistes,Mathurin Smoos préconise la mobilité douce, une politique d’aménagement du territoire favorisant la densité et la proximité, et l’intégration deces problématiques dès la conception du projet.

Parmi les freins sociaux, on constate que pour les plus précaires, le déménagement vers un logement moins cher représente une perte de repères sociaux, affectifset culturels et affaiblit le réseau relationnel. Enfin, il y a aussi le frein culturel : tout le monde rêve d’une maison quatre façades avec jardin. Cette attente esttellement forte, souligne Bernard Monnier, Inspecteur général à la Division Logement (administration régionale), que les plus précaires ont parfois choisi leur« quatre façades » avec jardin en s’installant dans un camping, même si leur habitat était plutôt un baraquement ou une caravane insalubre.

Créer du logement : un poids pour les communes ?

Sur la question spécifique des logements de transit et d’insertion, Claude Emonts, président du CPAS de Liège, insiste sur le fait qu’il ne faut pas limiter lesréponses au centre-ville, où se concentrent les SDF. « Le centre-ville ne peut pas absorber tous les problèmes. » Il faut, pour lui, apporter des solutions àl’échelle de l’agglomération et de la sous-région, soit réfléchir en termes de relais sociaux et d’associations de villes et communes.

Pour clôturer les débats, Louise-Marie Bataille, secrétaire générale de l’UVCW, a rappelé que si l’UVCW partage la volontérégionale d’accroître l’offre de logements publics, elle s’oppose à la sanction prévue par le biais du Fonds des communes pour celles qui ne feraientrien. L’UVCW demande aussi que la Région accorde un bonus aux communes qui atteignent le seuil de 5% de logements publics – et non pas 10 % -, ainsi près d’un tiersdes communes pourraient déjà en bénéficier – et non pas seulement 15 %.

1. UVCW, rue de l’Etoile, 14 à 5000 Namur – tél. : 081 24 06 11 – courriel : commune@uvcw.be.

Baudouin Massart

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