Alter Échos: Au niveau fédéral, un fonds «Blouses blanches» a été pérennisé. Comme le personnel hospitalier, les travailleurs du social et de la santé ambulatoire sont restés sur le pont pendant la crise. Leurs conditions de travail ne méritent-elles pas également d’être améliorées?
Jacques Moriau: Le manque structurel de moyens dans le secteur est assez évident, que ce soit en travailleurs, budgets ou locaux adéquats, alors que les demandes d’aide ne font qu’augmenter. Par définition, il y a donc une dégradation des conditions de travail. Et dans le social-santé bruxellois, il y a un secteur qui est vraiment mis à mal, c’est l’aide à domicile. Les travailleuses sont vraiment sous pression au niveau de ce qu’on leur demande de faire sur leur temps de travail. Sans parler de la charge affective de ce boulot, qui n’est absolument pas reconnu et qui est réalisé pour des salaires de misère. Mais ce n’est pas nouveau. Et je ne pense pas que la crise ait mis ce phénomène en évidence. Par contre, la suite de la crise risque d’aggraver le problème, car il va y avoir une recrudescence des demandes d’aide. Beaucoup de demandes ne se sont pas exprimées pendant trois mois. C’est maintenant que tout va se jouer. Il faut éviter une deuxième vague, sociale, après la première qui a été sanitaire.
AÉ: La crise du Covid19 a, par contre, montré que toute une série de politiques, de situatio...
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Alter Échos: Au niveau fédéral, un fonds «Blouses blanches» a été pérennisé. Comme le personnel hospitalier, les travailleurs du social et de la santé ambulatoire sont restés sur le pont pendant la crise. Leurs conditions de travail ne méritent-elles pas également d’être améliorées?
Jacques Moriau: Le manque structurel de moyens dans le secteur est assez évident, que ce soit en travailleurs, budgets ou locaux adéquats, alors que les demandes d’aide ne font qu’augmenter. Par définition, il y a donc une dégradation des conditions de travail. Et dans le social-santé bruxellois, il y a un secteur qui est vraiment mis à mal, c’est l’aide à domicile. Les travailleuses sont vraiment sous pression au niveau de ce qu’on leur demande de faire sur leur temps de travail. Sans parler de la charge affective de ce boulot, qui n’est absolument pas reconnu et qui est réalisé pour des salaires de misère. Mais ce n’est pas nouveau. Et je ne pense pas que la crise ait mis ce phénomène en évidence. Par contre, la suite de la crise risque d’aggraver le problème, car il va y avoir une recrudescence des demandes d’aide. Beaucoup de demandes ne se sont pas exprimées pendant trois mois. C’est maintenant que tout va se jouer. Il faut éviter une deuxième vague, sociale, après la première qui a été sanitaire.
AÉ: La crise du Covid19 a, par contre, montré que toute une série de politiques, de situatio...