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Regard critique · Justice sociale

Se former pour mieux se loger à Tintigny

Tintigny et des entreprises œuvrant dans le domaine du social et de l’environnement s’associent dans un projet de logements « basse énergie » destinés aux jeunestravailleurs de ces mêmes entreprises.

03-10-2012 Alter Échos n° 346

La commune de Tintigny (Province du Luxembourg) et des entreprises œuvrant dans le domaine du social et de l’environnement s’associent dans un projet de logements « basseénergie » destinés aux jeunes travailleurs de ces mêmes entreprises. Ces travailleurs participeront également à la construction de ces habitations grâceà des formations organisées sur le chantier.

Ces entreprises sociales et opérateurs de formation permettent à des jeunes de suivre un parcours de réinsertion socioprofessionnelle. Ils proposent par exemple des atelierssur les enduits et la construction, des formations sur les bardages, les menuiseries intérieures, le soufflage, etc. Mais certains éléments constituent un obstacle àl’accès aux formations destinées aux jeunes. « L’insuffisance d’offre de logements, les loyers élevés (proximité avec leGrand-duché du Luxembourg) et l’absence de moyens de mobilité (accès aux formations, horaires variables) privent parfois certains jeunes de formation », constateNathalie Monfort, chargée de mission éco-construction pour l’asbl Cuestas, groupe d’action local actif sur le territoire des communes d’Etalle, Meix-devant-Virton etTintigny.

Quatre des huit logements prévus à Han (commune de Tintigny) sont subsidiés par l’appel à projet 2010 « habitat durable » du cabinet duministre wallon en charge du Logement et de l’Energie, Jean-Marc Nollet. Les quatre logements subsidiés appartiendront à la commune et seront notamment loués au CRIEd’Anlier (Centre Régional d’Initiation à l’Environnement), au CDR Han Tintigny (Centre de développement rural) et à l’entreprise sociale LesPépinières La Gaume (Breuvanne et Tintigny). Le CDR souhaite également acquérir deux logements, l’IMP La Providence d’Etalle (Institutmédico-pédagogique) un seul ainsi que Les Pépinières. « Une convention de gestion devrait être mise en place pour gérer l’occupation dubâtiment et fixer des critères de sélection pour les futurs locataires afin d’empêcher les abus », explique Nathalie Monfort.

Des formations théoriques et pratiques

La commune et les entreprises ont saisi l’opportunité d’organiser des formations pratiques sur le terrain. Ces formations seront donc intégrées au planning duchantier. « Elles constituent le projet leader d’éco-construction de l’asbl Cuestas et seront financées par le budget « formations ». L’asbl seraégalement responsable de leur bon suivi », précise la chargée de mission. Elles seront également obligatoires pour les ouvriers du chantier. Dans deuxlogements, les participants travailleront notamment l’étanchéité à l’air pendant que des entreprises de menuiserie extérieures poseront leschâssis. D’autres thèmes comme l’isolation, les nœuds constructifs, la vapeur d’eau, le phasage des matériaux et l’enduit à l’argileseront abordés.

Les cahiers des charges viennent de partir à la tutelle pour approbation. Le démarrage du chantier est prévu pour début 2013. Les travaux devront êtreterminés pour novembre 2013. Le coût pour quatre logements est de 440 000 euros, soit 1 800 euros le m2.

Des logements non énergivores

Les logements seront modulables. Plusieurs modules pourront être regroupés pour ne former qu’un seul grand logement. Les cloisons intérieures sont légèreset pourront être déplacées en fonction des nécessités. Les surfaces vitrées favoriseront un apport solaire apprécié par temps froid tandis queles balcons et pergolas offriront un ombrage naturel afin d’éviter des températures trop importantes par temps estival. Le projet réunit les avantages de deux types deconstruction : maçonnerie traditionnelle pour les murs mitoyens et dalles, ainsi qu’une construction à ossature en bois pour l’enveloppe de l’immeuble. Lesfaibles besoins en énergie seront assurés par une pompe à chaleur géothermique. Une « fausse toiture » à deux versants accueillera quant à elle les panneauxsolaires photovoltaïques. Un jardin naturel devrait aussi voir le jour grâce à des prés fleuris, une mare, un aménagement pour chauves-souris dans la toiture et desnichoirs à martinets et hirondelles.

Nathalie San Gil Coello

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