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Regard critique · Justice sociale
Donat Carlier

Donat Carlier

Equal dans les Cefa du Centre : des projets attendent l’ensemble de l’enveloppe financière

Depuis septembre 2002, huit centres d’éducation et de formation en alternance (Cefa) sont engagés dans des projets européens « Equal », centrés surles élèves qui rencontrent le plus de difficultés à s’intégrer dans la démarche de formation à temps partiel en entreprise. Mais lesactivités menées dans ce cadre (avec différents partenaires locaux et en relation avec des homologues espagnols) sont entravées par des problèmes definancement.

Le déclin de l’institution : une sociologie des « travailleurs sur autrui »

Un colloque sur le thème de l’autorité à l’école était organisé, le 7 novembre à l’hôtel de ville de Charleroi par septCentres PMS libres de Châtelet, Chimay, La Louvière et Marchienne-au-Pont1, qui ont été amenés à s’intéresser à l’autorité età inviter trois chercheurs français dont les écrits éclairent ce thème : Gérard Mendel, Jacques Pain et François Dubet. L’occasion de revenirsur le dernier grand ouvrage du sociologue F. Dubet, Le déclin de l’institution2. Un livre qui offre des repères pour comprendre l’évolution des métiersrelationnels et sociaux. Mais avant tout, quelques mots sur ce colloque relatif à l’autorité qui, se centrant sur l’enjeu scolaire, a brassé des transformations quiconcernent plus largement l’ensemble de nos sociétés.

Stratégie de Lisbonne : vers l’échec des réformes des politiques d’éducation et de formation ?

Depuis le Conseil européen de Lisbonne de mars 2000, l’Union s’est fixé l’objectif de « devenir l’économie de la connaissance la pluscompétitive et la plus dynamique du monde ». Pour rencontrer ces nouvelles exigences socio-économiques d’ici 2010, l’Union a ouvert une série de chantiersessentiellement axés sur l’éducation et la formation. Au printemps 2004, un Conseil européen des chefs d’États et gouvernements devra évaluer le cheminparcouru. C’est dans cette perspective que la Commissaire européenne à l’éducation et à la culture, Viviane Reding, a remis le 11 novembre dernier auxministres de l’éducation un rapport (« Éducation et formation 2010. L’urgence des réformes pour réussir la stratégie de Lisbonne ») danslequel elle tire la sonnette d’alarme. Elle y affirme notamment qu’il est temps de « passer la vitesse supérieure et de transformer les engagements politiques en actionsconcrètes, car sans l’éducation, Lisbonne sera un échec ».

L’alternance : une redéfinition complète du paysage en Communauté Wallonie – Bruxelles

Une table-ronde sur  » les enjeux de l’alternance en Région wallonne, en Communauté française et en Europe  » était organisée le vendredi 19 novembre dans lecadre du séminaire de clôture du projet Equal  » Observatoire de l’alternance « . La matinée avait permis de présenter les différents outils issus de deux ans detravail de groupes financés par le programme européen Equal (voir encadré). La table-ronde s’est en réalité centrée sur deux enjeux : le statut dujeune apprenant et les modes de collaboration entre les dispositifs d’alternance (essentiellement celui des CEFA et celui de l’IFAPME), laissant explicitement de côté desquestions comme celles du nombre de places en entreprises, de la motivation du jeune apprenant, etc.

Le rapport Kok renforce l'orientation libérale de Lisbonne

Le dernier sommet des chefs d’État européens qui s’est tenu à Bruxelles les 4 et 5 novembre dernier a été l’occasion pour les dirigeants des 25de se pencher sur le rapport du Groupe de haut niveau présidé par Wim Kok (ancien premier ministre social-démocrate des Pays-Bas)1. C’est notamment sur la basede ce document que la stratégie de Lisbonne (2000) sera révisée à mi-parcours au Conseil du printemps 2005. La stratégie qui doit faire émerger dansl’Union, « l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde » d’ici 2010, ne remplira pas, selon divers rapports (et notamment celui sur «Éducation et formation 2010 »2), les objectifs qu’elle s’est fixés. Face à l’échec qui se profile, le rapport Kok entend recentrer lesobjectifs de Lisbonne sur la compétitivité et esquisse quelques moyens pour contraindre les États récalcitrants aux vues de la Commission. Il n’évoque quefort peu les questions d’éducation et de formation ; alors que les groupes de travail d’experts poursuivent leur réflexion. Celle-ci alimentera les discussions du sommet deMaastricht en décembre notamment pour ce qui concerne l’enseignement et la formation professionnels. Sur ce plan, une instance telle qu’Eunec (le réseau européen desConseils de l’éducation)3 tente de se poser en interlocuteur critique et représentatif, en produisant des recommandations qui introduisent des dimensions plus socialesque le seul souci de la compétitivité des entreprises. Le 27 octobre dernier, Eunec a ainsi travaillé à Bruxelles sur la « transparence des qualifications ».Explication des enjeux.

Baisse des élèves l’IFAPME

Le recrutement dans les filières industrielles de l’enseignement technique et professionnel est en baisse constante comme le montrent les derniers chiffres publiés parl’Observatoire des filières de qualification. Autres chiffres à la baisse, mais moins connus ceux -là : ceux des contrats d’apprentissage dans les formations enalternance de l’IFAPME (les « classes moyennes »)… Dans ces deux secteurs, les élèves semblent fuir les enseignements qualifiants. Mais à y regarder deplus près, les réalités des différentes filières semblent bien plus multiformes voire interdépendantes : une diversité pleine d’enseignementpour des réformes encore fort floues aux yeux de nombreux acteurs de terrain mais qui devraient amener toute une série d’acteurs en concurrence à collaborer en vue de la« revalorisation » du qualifiant…

"Les jeunes entreprises" veulent toucher le qualifiant grâce aux " Entretiens d’embauche "

L’asbl  » Les jeunes entreprises « 1 organise pour la deuxième année consécutive des exercices de simulation de rencontre avec des recruteurs dansl’enseignement technique et professionnel. Elle entend par le dispositif « entretiens d’embauche » étendre son action à des filières qu’elle touche peu au traversde ses mini-entreprises.  » Entretiens d’embauches  » se trouve encore dans une phase pilote et a fait l’objet d’une première évaluation avec quelques écolesl’an passé. Première évaluation de Fabienne Baise (Jeunes entreprises) et réflexions d’Alain Bultot (Conseil de l’éducation et de laformation).

Formation en alternance : le Bureau Bruxellois rassemble tous les acteurs et a agréé 27 filières

En matière de formation en alternance, la déclaration du nouveau gouvernement de la CFWB vise le « développement de cette méthode d’apprentissage ». Plusglobalement, le texte gouvernemental prône des synergies avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, de la formation et du monde du travail pour relancer les enseignements qualifiants.Il semble bien qu’un organe comme le Bureau permanent de la formation en alternance en Région de Bruxelles-capitale1 préfigure ces projets. Après des débutsdifficiles, cet organe a en effet engrangé en quelques mois l’agréation de 27 filières de formation ouvrant le droit aux primes pour les acteurs économiques qui s’y sontengagés.

La validation des compétences : entre Lisbonne et les nouvelles déclarations gouvernementales

La validation des compétences, « du concept à la mise en œuvre », était au menu de la conférence d’ouverture de la 9e universitéd’été des formateurs d’adultes organisée par le Cunic1 le 16 août. Paul Simar, directeur général de Forem Formation mais aussi président duComité directeur du Consortium de validation des compétences, s’est pour la première fois exprimé publiquement sur la mise en place du système «wallo-bruxellois » de reconnaissance des qualifications et compétences acquises en dehors du système scolaire. Il a surtout remis en perspective ce processus par rapport àde nouvelles décisions européennes et aux nouvelles déclarations gouvernementales communautaire et régionale.

Processus de Lisbonne : divergences autour du programme de travail « Éducation et formation 2010 »

Le processus de Lisbonne – visant à faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et dynamique au monde » –semblait s’être enlisé dans une multiplication de difficultés notamment à la suite des désaccords persistants entre la Commission européenne et leConseil des ministres, sur le « Programme de travail éducation et formation 2010 »1. Mais les groupes de travail ont été réorganisés, desdécisions adoptées (comme l’Europass) et un groupe de haut niveau travaille actuellement sur le réexamen de Lisbonne à mi-parcours (2005).

Le CEF plaide pour une plus grande lisibilité statistique de l’effort des fonds sectoriels

L’avis n°89 du Conseil de l’éducation et de a formation (CEF), adopté le 18 juin dernier1, semble porter sur une thématique à la fois aride etanecdotique : « Vers une meilleure lisibilité des actions des fonds sectoriels en matière de formation professionnelle continue dans l’espace Communautéfrançaise-Wallonie-Bruxelles. » S’il est effectivement en partie technique, l’enjeu n’a pourtant rien de secondaire puisqu’il s’agit de se donner les outilsà même d’évaluer les actions menées pour augmenter le nombre de personnes en formation en Wallonie et à Bruxelles, et, partant, de les améliorer tantquantitativement que qualitativement. Or, ce mouvement, mis à l’agenda au niveau européen au travers de la promotion du concept d’apprentissage tout au long de la vie, seheurte en Wallonie et à Bruxelles aux cloisonnements entre l’éducation et la formation, le public et le privé, les Régions et la Communauté… ;cloisonnements que le nouvel accord de gouvernement s’est précisément engagé à dépasser.