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"Fébisp et Écolo : l'insertion socioprofessionnelle veut rendre la ville plus solidaire"

22-10-2001 Alter Échos n° 107

« Discuter ensemble de propositions pour l’avenir du secteur de l’insertion socioprofessionnelle », telle était l’ambition de la journée « La ville à l’épreuve del’insertion » organisée conjointement par Écolo Bruxelles1 et la Fédération bruxelloise de l’insertion socioprofessionnelle2 le 11 octobre. Une journéemarquée par trois faits saillants : des propositions du ministre Tomas en matière de concertation, un tour de table de tous les opérateurs d’insertion bruxellois, etl’actualisation des revendications et propositions de la Fébisp après deux ans de législature régionale rouge-bleu.
Le tour de table des opérateurs
Nous n’avons pas ici l’ambition de reprendre ce que chacun des opérateurs bruxellois a eu l’occasion de dire à son tour3. Il faut toutefois souligner quelqueséléments.
Michel Peffer, directeur général de Bruxelles Formation, a ainsi présenté les axes de travail sur lesquels planche l’institut pour le futur. Le développement defilières y est à l’ordre du jour, grâce à des accords avec les centres de formation sectoriels, et au renforcement du rôle d’orientation et de déterminationdes missions locales, ainsi que des collaborations avec l’alpha. Michel Peffer a aussi insisté sur l’adaptation de l’offre de formation aux nouveaux publics de primo-arrivants en incitant lessynergies entre les dispositifs existants; sur le développement, avec le secteur associatif, de systèmes de validation des compétences; et sur l’intégration destechnologies de l’information dans l’actualisation des programmes de formation.
Eddy Courthéoux, directeur général de l’Orbem, est quant à lui revenu sur le développement prochain des plates-formes locales pour l’emploi (démarrage dessites pilotes en janvier), qui vont permettre de repenser les partenariats existants « de manière plus simple et plus souple », et surtout de réfléchir sur le sens de la demande dudemandeur d’emploi par rapport à l’état du marché et de le prendre en compte dans l’évaluation des fonctions critiques.
Frédérique Mawet, coordinatrice de la Mission locale de Forest et qui parlait pour ses homologues en a appelé à l’ouverture d’une concertation régionale prospectiveavec les partenaires sociaux sur tous les problèmes et risques liés au « développement d’un second ou d’un xième marché de l’emploi du fait des nouveaux programmesde mise à l’emploi ».
Daniel Piersoul (CSC), président actuel du Conseil économique et social régional, a reconnu l’intérêt de la proposition sans aller plus avant. Il a par ailleursinsisté sur l’urgence du dépôt du projet d’ordonnance du ministre Tomas sur les missions locales qui doit permettre de renforcer le secteur et d’en améliorer lavisibilité.
Anne Depuydt, du CPAS d’Uccle, a montré comment la mise au travail est en train de devenir rapidement la mission principale des CPAS. Mais avec des difficultés : les emplois sont peuqualifiés, la complexité des mesures nuit à leur efficacité, l’après-contrat reste le plus souvent pendant, les désincitants financiers à la miseà l’emploi sont nombreux, le personnel des CPAS est insuffisant. Elle a aussi commenté une évolution nouvelle que constatent les travailleurs des CPAS bruxellois à laveille de la réforme du minimex : le nombre des personnes prêtes à monter sur ces emplois diminue. Elle soupçonne plusieurs explications possibles : le nombre de personnesqui bénéficient du minimex pour une courte durée est en croissance; plus le CPAS met en avant le besoin de prouver qu’on est motivé à reprendre un emploi pourbénéficier d’une allocation, plus les allocataires potentiels s’en détournent; la lourdeur des problématiques personnelles augmente.
Les préoccupations du secteur associatif
Trois mots d’ordre pour la Fébisp : la consolidation, l’évolution et les défis.
En termes de consolidation, pour le secteur associatif de l’insertion, l’urgence, c’est la mise en œuvre des accords du non-marchand. En particulier le volet régional. Autrepriorité : plus de concertation sur la politique d’insertion, pour que l’associatif se positionne comme partenaire réel et non comme sous-traitant.
L’évolution globale souhaitée est l’approfondissement de la logique de parcours d’insertion “à la bruxelloise” : validation des compétences, expériencespilotes de formation qualifiante dans des métiers de pointe, passerelles entre étapes et entre opérateurs, renforcement de l’alpha et du français langueétrangère, généralisation de l’évaluation en la distinguant des pratiques de contrôle.
Le défi enfin est celui de l’apport indispensable de l’ISP à la cohésion sociale de la ville-région, notamment en renforçant les missions régionales etl’économie sociale.
Rouvrir la concertation
Le ministre Tomas s’est montré en phase avec ces priorités. Pour la seconde moitié de la législature, il veut avant tout clôturer le chantier des accords dunon-marchand. Viennent ensuite trois autres priorités parallèles : la création des modalités de gestion mixte du marché de l’emploi « avec tous les acteurs »,l’amélioration de l’offre de formation et la validation des compétences, et le développement de l’économie sociale et des services de proximité. Pour faire avancerces trois chantiers, « tous les opérateurs vont devoir prendre le risque de s’exposer au changement et une large concertation sera nécessaire ». Le ministre invite donc la Fébispet les partenaires sociaux à « créer un système commun de suivi de cette réforme ».
1 Marc Verlinden, rue du Lombard 57 à 1005 Bruxelles, tél. : 02 549 65 30, fax : 02 549 65 27.
2 Pierre-Alain Gerbeaux, rue des Alliés 307 à 1190 Bruxelles, tél. : 02 537 72 04, fax : 02 537 84 04, e-mail : febisp.sec@misc.irisnet.be
3 Les organisateurs publieront des actes complets dans les prochaines semaines.

Thomas Lemaigre

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