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Regard critique · Justice sociale

Il est clair que dans le système social actuel où tout n’existe pas encore pour faciliter l’autonomie et l’intégration professionnelle des personnes handicapées, etmalgré les évolutions promises (au point de vue des normes d’accessibilité ou des transports adaptés), le télétravail présente pas mal d’avantages.Que ce soit pour des personnes dont le handicap est congénital ou pour des personnes qui, en pleine carrière, deviennent infirmes, paraplégiques ou tétraplégiques,suite à un accident ou à une maladie. Comme l’écrivent Olivier Magritte et Alain Renardy1, au sujet de la continuité professionnelle de ces dernières et s’adressantaux entreprises: « une invalidité peut frapper à tout moment le meilleur de vos collaborateurs. Bien sûr, nul n’est irremplaçable. Mais est-ce là une raisonsuffisante pour se passer de ses compétences? Votre entreprise, votre organisation, ne peuvent-elles pas envisager de le garder en recourant au télétravail? ».
D’autant qu’à un niveau plus général, arguent-ils, le développement du télétravail diminue l’absentéisme, offre une plus grande flexibilité,fait gagner du temps et diminue le stress généré par les déplacements (et c’est encore plus vrai en ce qui concerne la personne handicapée qui doit parfois compter,pour se rendre sur son lieu de travail, sur un service de transport adapté dépassé par les demandes!). Autres avantages: une plus grande liberté dans l’organisation dutravail et une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
Mais il n’y a pas que des avantages, et c’est pour cela que le télétravail doit être développé avec prudence. Comme le disent O. Magritte et A. Renardy, cetteformule présente divers inconvénients d’importance: « le risque d’isolement du travailleur, la difficulté de contrôle du travail par l’employeur ou les interférencesentre travail et vie privée ».
Pour ce qui concerne les personnes handicapées qui désirent bénéficier du télétravail, mettons en exergue le premier des inconvénients: l’isolement.Ce serait en effet assez paradoxal qu’un bénéficiaire soucieux par le (télé)travail de se réinsérer dans la vie active, donc de participer à lacité, se sente finalement isolé par l’outil même qu’il emploie pour sa réinsertion.
1 Responsables et coordinateurs de TELEFORTRA, 121 rue de la Loi à 1000 Bruxelles, tél.: 02/237 42 26.

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