Si les CPAS interrogés considèrent comme une « bonne chose » l’ouverture des programmes de mise au travail pour les étrangers, bénéficiaires de l’aide sociale, lamise en oeuvre de cette politique semble perçue différemment en fonction de la taille des CPAS.
Ainsi, au service Réinsert1 du CPAS de Liège2, Mme Barbareaux estime indispensable que « les bénéficiaires de l’aide sociale puissent avoir les mêmes chances que leschômeurs ». Elle regrette que de telles mesures égalitaires ne soient pas prises dans le cadre de remplacements pour pause-carrière ou de prépensionnésconventionnels. Selon elle, « cette mesure ne devrait pas entraîner un surcroît de travail dans son service, car on s’y occupe déjà de la formation d’étrangersreconnus comme réfugiés politiques. Cependant, cela devrait faciliter l’accès à l’emploi pour ces personnes ». Mme Barbareaux a tenu toutefois à préciserqu’elle ne connaît pas la teneur exacte des articles de l’avant-projet, approuvé lors du Conseil des Ministres de ce 27 juin.
Au CPAS de Florenville, Jacques Bertrand3 perçoit les choses différemment. « Cette mesure est une bonne chose, mais au niveau de l’application pratique, on risque de rencontrer desproblèmes de permis de travail. Nous y avons déjà été confrontés quand nous avons voulu mettre au travail des réfugiés politiques ».
Lorsque nous lui avons demandé si cela entraînerait un surcroît de travail dans son CPAS, M. Bertrand nous a répondu par l’affirmative. « Tout d’abord, nous rencontronsénormément de problèmes avec les étrangers, à cause de la langue surtout. Beaucoup préfèrent alors travailler au noir par le biais de filièresde gens déjà installés et parlant leur langue. Ensuite, avec la mise au travail des minimexés, le CPAS devient un vrai bureau de placement dans le genre du FOREM, saufqu’à la différence de ce dernier nous vivons avec les gens. L’augmentation du nombre de minimexés demande déjà un suivi énorme pour la réinsertion,qui est faite aussi d’échecs. Mettre au travail les étrangers, bénéficiaires de l’aide sociale, sera difficile, car il s’agit d’une clientèle plus difficile. Deplus, beaucoup ne résident pas sur le territoire de la commune, même s’ils se retrouvent inscrits sur le registre d’attente par le biais de l’Office des Etrangers4. Le CPAS deFlorenville gère ainsi les dossiers des personnes résidant dans différentes villes en Wallonie et parfois même en Flandre (à Berchem) ».
1 responsable notamment du projet Clean Team, lauréat d’un des prix Roger Vanthournout de l’économie sociale décernés le 28 juin dernier.
2 pl. St. Jacques 13 à 4000 Liège, tél.: 04/220 59 25.
3 Jacques Bertrand, secrétaire du CPAS de Florenville et administrateur au Comité directeur de l’UVCB, rue du Château, 4 à 6820 Florenville, tél.: 061/31 31 42.
4 La répartition des étrangers se faisant en fonction du nombre d’habitants.
Alter Échos
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