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Le Fonds de l’économie sociale et durable sur les fonts baptismaux
Ce n’est plus un secret pour personne, les placements éthiques commencent à avoir le vent en poupe, et, rentabilité oblige, le grand public pointe son nez. Unintérêt qui devrait se renforcer dans les jours qui viennent grâce au lancement d’une union pour le moins originale : pour la première fois en Belgique,l’économie sociale rencontre le marché des capitaux. C’est que depuis le 21 mai, une émission d’obligations de 75 millions d’euros est proposée auxépargnants afin de financer le nouveau fonds de l’économie sociale et durable. L’émission obligataire est garantie par l’État, le gouvernement «souhaitant permettre à un large public d’accéder à des placements éthiques » nous dit le communiqué de presse de la cellule économie sociale ducabinet Vande Lanotte. Ce fonds est né quelques jours avant l’échéance électorale venant rappeler que la déclaration gouvernementale comprenait un tout petitvolet concernant l’incitation fiscale de l’épargne éthique. Les associés fondateurs du Fonds, érigés en société coopérativeà finalité sociale, sont la Société fédérale d’investissement, la Société fédérale de participation et le Fonds departicipation. L’État belge fait apport d’un capital de 2,5 millions d’euros dans le Fonds. Un fonds monté, selon les acteurs du secteur, aveccélérité, efficacité et en concertation avec le terrain par le cabinet Vande Lanotte. Reste que les organismes financiers spécialisés dansl’économie sociale auraient sans doute préféré la mise en place d’incitants fiscaux à leur égard plutôt que celle d’un fonds maiscelui-ci étant là, ils essaieront d’en tirer le meilleur parti puisqu’ils y ont été associés.
Règles de tutelle et règles financières modifiées pour les CPAS bruxellois
Un projet important d’ordonnance modifiant la loi organique du 8 juillet 1976 des CPAS a été adopté le 15 mai 2003 par l’Assemblée réunie de laCommission communautaire commune. Sa date d’entrée en vigueur est fixée au 1er janvier 2004. Ce projet d’ordonnance comprend deux parties. L’une porte sur lesrègles de tutelle, l’autre sur les règles financières, budgétaires et comptables. « Les dispositions sont assez techniques, explique ÉricTomas1, membre de la Cocom et chargé de l’Aide aux personnes et de la Fonction publique, mais devraient contribuer à un meilleur fonctionnement des CPAS. »
Des associations se réunissent autour du « Vivre ensemble » à la recherche d’une parole commune…
Ce 15 mai, le Centre pour l’égalité des chances1 a terminé le rassemblement des contributions des participants à la journée « Vivreensemble », qu’il a transmises à la ministre à ce moment en charge de l’Égalité des chances, Laurette Onkelinx. Le 10 mars 2003, en effet, le Centreorganisait à Bruxelles une journée associative : « Journée vivre ensemble ». Cette rencontre qui a réuni quelque 120 associations et a vu passer près de800 personnes constituait une des actions prévues dans la déclaration commune « Vivre ensemble »2.
Le polar pour mieux comprendre la réalité sociale
À l’occasion de la journée portes ouvertes de l’EOS1, section sociale de la Haute École Ilya Prigogine, une conférence-débat étaitorganisée le 10 mai à Bruxelles sur un sujet pour le moins original : « Le polar en tant qu’analyseur du social ». Une petite centaine de personnes avaient fait ledéplacement. Essentiellement des élèves, mais aussi des travailleurs, et anciens de l’école. Pour débattre de l’intérêt du polar commereflet de notre société contemporaine, deux auteurs de romans noirs, Serge Quadruppani et Gérard Delteil, ainsi qu’un philosophe, Aram Mékhitarian, étaientréunis sous l’impulsion de Marc Milants, chargé de cours à l’EOS et spécialiste de la question. Selon le chargé de cours, qui aborde sesséminaires de sociologie par le biais de l’étude du roman noir, ce dernier « agit comme un microscope théorique très souvent critique, incisif et doncparticulièrement révélateur de l’ensemble des problématiques sociales vécues. » Il poursuit en exprimant que « la richesse concrète de cestyle de littérature, longtemps décriée, réside, pour nous, dans son caractère directement en prise avec la réalité sociale et politique ». Ilajoute que « la réalité brute, noire, décrite dans ce genre littéraire, se base très souvent sur les catégories sociales les plus opprimées, surles marges stigmatisées, sur les faits sociaux et politiques les plus cachés ».
Marchands de sommeil, clandestins, insalubrité et relogement
Le jeudi 15 mai, une opération de police a permis l’arrestation d’un marchand de sommeil. Ce dernier est fonctionnaire à la Direction générale de la Justice et del’Intérieur de la Commission européenne. Il louait au prix fort des logements insalubres à quelque 60 clandestins, dans des immeubles situés à Bruxelles,Koekelberg, Saint-Josse et Schaerbeek. Après audition par la police, les personnes en séjour illégal devraient être mises à la disposition de l’Office desétrangers pour être rapatriées.
Les accords du non-marchand avancent-ils au gré des scrutins?
Le 15 mai, une manifestation réunissait près de 500 travailleurs du non-marchand. Les manifestants, dans le cadre du front commun syndical rassemblant la CNE, la CGSLB et le Setca,ont rencontré les présidents des partis participant aux exécutifs des Régions wallonne, bruxelloise et de la Communauté Wallonie-Bruxelles.
Jclic.be : l’internet au service de l’information… et de la coopération entre services
Le 7 mai 2003, les représentants des trois réseaux de centres d’information du secteur de la jeunesse ont présenté le nouveau portail d’information surInternet jclic.be1 Cette initiative est le fruit d’une coopération entre la fédération des centres Infor-jeunes, les centres SIEP, le CIDJ et InforjeunesSchaerbeek.
Les missions locales bruxelloises entament une démarche d’introspection
Le 5 juin, la Febisp1, la Fédération bruxelloise de l’insertion socioprofessionnelle, réunissait les neuf missions locales bruxelloises et leurs travailleurs pour unséminaire sur leur rôle dans une « stratégie urbaine pour l’emploi et l’économie sociale ».
Sanctions et activation au menu du rapport 2002 de l’Onem
L’Onem1 a sorti début avril son nouveau rapport d’activités, discrètement, sans conférence de presse, « pour cause de campagne électorale», nous dit-on. Parmi les informations dont il fourmille, relevons deux tendances qui se confirment : la multiplication des sanctions et l’essor continu des mesures d’allocation dechômage.
Le Goéland à Nivelles : des logements d’insertion pour des jeunes femmes de 18 à 35 ans
« J’ai reçu beaucoup d’amour et mon plus grand bonheur, c’est de le partager. Voir une mère qui abandonne son enfant, des jeunes de 17 ans sans famillem’ont terriblement donné envie de combler tout cela. Je me suis cassé le nez. Je me suis donc formée, pour être efficace », confie sœur Paule De Cleyre,administratrice déléguée de l’asbl Le Goéland1, créée en 1976. Dans un but de préparation à l’autonomie, l’accueil etl’hébergement d’adolescentes en difficulté ont commencé en 1971 de manière privée, pour prendre la forme d’une maison familiale,agréée en 1981. Le choix d’accompagner des filles s’est naturellement posé pour la religieuse. De toute façon, quand il y a des filles, les garçonssuivent, explique-t-elle. Nous remarquions que les jeunes s’installaient dans la maison familiale, et des anciennes revenaient. Il fallait une étape en plus qui les incite àsortir de l’assistanat. En 1982, nous avons créé la Goélette, dans une maison qui appartenait à la congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus.Le passage de la majorité à 18 ans suscite de nouveaux besoins et de nouvelles réponses. Les jeunes quittent les institutions sans être préparées àassumer leur autonomie toute fraîche, assoiffées de liberté. Sœur Paule quittera en 1995 la direction de la maison familiale pour se consacrer aux jeunes majeures qui seretrouvent en dehors de toute structure encadrante. La Goélette est agréée en 2000 pour trois ans comme maison d’accueil pour adultes par le ministère des Affairessociales, sans subvention. L’agrément a été renouvelé, avec cette fois un subside qui permet d’engager en juillet prochain un assistant social à tempsplein et une éducatrice à mi-temps.
Le squat vu par le propriétaire
En février dernier, une proposition de loi incriminant le squat d’immeubles et étendant l’incrimination à la violation de domicile étaitdéposée à la Chambre. Le Syndicat national des propriétaires s’est positionné par rapport à ce texte par la voix de Yan Matthys, président de lasection de Charleroi1. Il applaudit l’initiative. Pour lui, il faut lutter contre le phénomène du squat des immeubles, qui ne cesse de s’étendre.
Pour une meilleure intégration des immigrants dans l’UE
Dans un nouveau document d’orientation, la Commission européenne tire la sonnette d’alarme en vue d’intensifier les efforts d’intégration des immigrants1.Faute de politiques efficaces pour l’accueil des migrants dont l’UE a besoin pour la réalisation des objectifs de Lisbonne, ils ne pourront pas apporter leur pleine contribution audéveloppement économique de l’Europe, analyse la Commission. Elle propose, dès lors, de renforcer une approche anticipatrice dans ce domaine et de relever le défi del’intégration de façon globale en agissant de concert sur l’emploi, la lutte contre les discriminations et l’inclusion sociale. Parmi les mesures plus urgentesà prendre figure l’adoption rapide par le Conseil des propositions de directives existantes sur les conditions d’admission et de résidence des ressortissants des paystiers.