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Première évaluation des contrats de ville

En novembre, le Parlement fédéral a pris connaissance du premier rapport d’évaluation des Contrats de ville. Le rapport, mené de front par plusieurs centres derecherche universitaires, a été clôturé en juillet 2002.1

01-08-2005 Alter Échos n° 134

En novembre, le Parlement fédéral a pris connaissance du premier rapport d’évaluation des Contrats de ville. Le rapport, mené de front par plusieurs centres derecherche universitaires, a été clôturé en juillet 2002.1

Il insiste sur le fait qu’il est encore trop tôt pour parler d’évaluation d’impact après deux ans de cette politique en vitesse de croisière, alors que ledéveloppement urbain est une dynamique complexe sur laquelle l’État n’a prise que dans la durée. Le document doit en somme être lu comme une évaluationintermédiaire : d’un côté il analyse les mécanismes de décision, le contenu et les objectifs des actions et l’utilisation des budgets; de l’autre, il préciseles données et analyses sur le contexte général d’évolution des principales villes belges.

Quelques résultats

Le rapport s’ouvre donc, après une introduction qui propose des critères d’évaluation, sur un long chapitre descriptif : le choix des zones d’intervention, ladéfinition des axes prioritaires, leur contenu, les grandes lignes de la programmation de chaque ville. Il en ressort unen liste d’actions qui ont déjà donné leur premiersrésultats :

> les initiatives d’accueil et de formation des primo-arrivants ;

> la mise en place de partenariats public-privé de grande envergure, principalement en Flandre ;

> le démarrage d’opération de rénovation de bâtiments public et d’espaces publics, qui ont des effets multiplicateurs dès que les opérations mobilisentd’autres fonds, le plus souvent régionaux ou européens ;

> 744 emplois ont été créés, principalement dans des fonctions de gardiens de parcs et de stewards urbains dont le premier rôle est d’assurer un contact avecla population ;

Les cellules locales de coordination sont toutes opérationnelles et nombre de projets innovants de toutes sortes ont été lancés. Les exemples donnés sont lacellule de dépannage urgent de quartier de Molenbeek, la prévention de la récidive des ex-détenus schaerbeekois par l’accompagnement dans l’emploi et le logement,l’étude de la réhabilitation de cœurs d’îlots louviérois, ou encore le Bus santé d’Anderlecht. La logique du contrat semble aussi bien fonctionner dans lamesure où les axes prioritaires ont pu être modifiés avec certaines villes, par exemple en fonction d’événements imprévus.

L’avis des communes

Les plus-values des contrats de ville pour les communes sont :

> l’incitation à des projets intégrés

> et la flexibilité administrative du programme.

> Le volume des moyens mis en œuvre leur permet aussi d’envisager des résultats palpables à moyen terme.

Au rang des difficultés qu’elles relèvent :

> l’annualité des budgets,

> les délais dus à la nécessité d’en passer par des appels d’offres pour la plupart des investissements,

> la tension entre nécessité d’engager du personnel et l’absence de garantie de pérennité des emplois créés,

> la maîtrise budgétaires des projets,

> et le fait que les premières évaluations ne mettent pas en évidence d’impact des projets.

Viennent ensuite, dans le seconde partie, une série de recommandations, tant sur les priorités stratégiques que sur les modalités du programme, avec des pistes comme lapluriannualisation des contrats de ville.

La troisième partie consiste en textes de « diagnostic général de la situation des villes ». Il est difficile d’en résumer la teneur : sur des points comme les mouvementsde population entre les centres urbains et les périphéries, par exemple, les évolutions bien connues sont confirmées, et les éléments nouveauxrésident surtout dans les détails. Le rapport insiste sur le fait que la dynamique de développement socioéconomique des villes – notamment la différenciationcroissante entre quartiers riches et quartiers défavorisés – est d’abord une dynamique régionale, donc à envisager plus largement, d’où le fait qu’il plaidepour une meilleure articulation entre les contrats de ville et les projets menés par les régions et communautés.

1. Cab. Picqué : square de Meeus 23 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 506 51 11.

Thomas Lemaigre

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