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"Écomobilité et insertion dans le tissu économique à Banalbois"

29-01-2001 Alter Échos n° 90

Le Centre de Banalbois1 accueille des hommes adultes en difficulté, à concurrence de vingt-huit lits. À son isolement au milieu des bois depuis la suppression de l’arrêtferroviaire voisin, s’ajoute l’absence de personnel suite à la restructuration du secteur le soir et les week-ends. Il fallait concilier une relative autonomie de déplacement,indissociable d’un projet de réinsertion sociale, sans pour autant envisager la mise à disposition d’un véhicule individuel. Un projet approuvé dans le cadre de la Semainede la Mobilité2 en septembre dernier, permit à l’institution de louer des vélos à un entrepreneur indépendant, installé dans le proche Val de Poix. Une »mobilité douce » qui peut favoriser l’accès aux loisirs de la région tout en respectant une évolution dans la prise d’autonomie de ces personnes fragilisées. Cedont ne se privent pas les résidents, qu’il s’agisse de laisser le vélo à Hatrival, de franchir les dix kilomètres pour Saint-Hubert ou de poursuivre jusqu’àLibramont.
Une première évaluation le 31 décembre dernier s’est révélée concluante. Il s’avère cependant que l’enveloppe octroyée ne permet pasl’acquisition de vélos en nombre suffisant. Elle ne sera pas non plus renouvelée. D’où l’étude par Banalbois d’un projet regroupant différents partenaires, dontl’APES3, sous l’angle d’un atelier d’économie sociale d’entretien des vélos, et de l’utilisation intensive de vélos dans les déplacements de différents publics.
En effet, le domaine de Banalbois reçoit également des stagiaires dans le cadre d’une EFT, orientée vers l’horticulture, l’élevage et la pisciculture. L’isolement deBanalbois impose un ramassage souvent aléatoire des stagiaires. Pourquoi dès lors, se sont dits les responsables de Banalbois, ne pas faire circuler les vélos avec plusieursbénéficiaires ? Les résidents au départ de Banalbois vont jusqu’à l’arrêt de bus d’Hatrival. De leur côté, les stagiaires reprennent lesvélos de cet arrêt jusqu’au Centre.
Outre ces deux catégories d’utilisateurs, la population locale et les touristes entrent également en ligne de compte. Un projet de parkings sécurisés pour vélosdisponibles sur abonnement à Hatrival et à Saint-Hubert devrait aboutir cette année. « Une initiative encore peu répandue en Europe », estime L. Leens, du cabinet Daras. Lerenforcement des locations aux touristes dans la dynamique de valorisation du Val de Poix4 est envisagé très sérieusement. De quoi dépasser les possibilités duloueur de vélos. D’autant qu’il exerce cette activité à temps partiel. Banalbois, épaulé par l’APES, y voit la possibilité de créer un atelierd’économie sociale de locations et d’entretien des machines.
D’autre part, Banalbois est intervenu dans la concertation organisée par la Société régionale wallonne des transports (SRWT) pour l’étude de nouveaux bus quipuissent accueillir les passagers avec leurs vélos5.
1 Asbl Banalbois – 279, domaine de Banalbois à 6870 Hatrival, tél . : 061 61 20 67 fax : 061 61 39 05 – contact : Vincent Brack, directeur.
2 Cent mille francs ont été alloués au projet. Cet appel à projets a été lancé par le Ministère des Transports, de la Mobilité et del’Energie (cabinet de José Daras), rue des Brigades d’Irlande, 4 à 5000 Namur, tél. : 081 32 34 11 fax : 081 32 34 79, co¿tact : Luc Leens, coordinateur. La gestion del’opération a été confiée à Inter Environnement Wallonie, boulevard du Nord, 6 à 5000 Namur, tél. : 081 25 52 80, contact : Isabelle Chevalier.
3 Agence provinciale d’économie sociale, rue de la Converserie, 44 à 6870 Saint-Hubert, tél. : 061 61 00 54, fax : 061 61 00 52, contact : J.-P. Gaspard.
4 Soutenu par l’asbl NGE 2000 (Nouveaux Gisements d’Energie 2000), rue des Ardennes, 13 à 6870 Val de Poix, tél. : 061/61 51 26, contact : Nathalie Lallemand.
5 Concertation organisée par la SRWT pour l’élaboration du cahier de charges de 141 nouveaux bus. Cette concertation a réuni des associations de familles, des mouvementsféminins, de personnes à mobilité réduite, de mal-voyants, de cyclistes. Le prototype fera à nouveau l’objet d’un processus identique de concertation.

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