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Trop peu d'emplois pour les jeunes Bruxellois, manifestement

Si les discussions en vue de la formation d’un futur gouvernement fédéral n’en sont qu’à leurs préliminaires, nul doute que la question bruxelloise devrait y occuperune place importante. Ce n’est donc pas par hasard qu’une plate-forme bruxelloise pour l’emploi des jeunes a manifesté ce 22 juin devant le cabinet du ministre bruxellois de l’Économieet de l’Emploi, Benoît Cerexhe (Cdh), et déposé une lettre ouverte à Didier Reynders pour réclamer « une solidarité fédéraleéquitable pour Bruxelles » et « un plan ambitieux pour l’emploi des jeunes ».

29-06-2007 Alter Échos n° 232

Si les discussions en vue de la formation d’un futur gouvernement fédéral n’en sont qu’à leurs préliminaires, nul doute que la question bruxelloise devrait y occuperune place importante. Ce n’est donc pas par hasard qu’une plate-forme bruxelloise pour l’emploi des jeunes a manifesté ce 22 juin devant le cabinet du ministre bruxellois de l’Économieet de l’Emploi, Benoît Cerexhe (Cdh), et déposé une lettre ouverte à Didier Reynders pour réclamer « une solidarité fédéraleéquitable pour Bruxelles » et « un plan ambitieux pour l’emploi des jeunes ».

Rassemblant le front commun syndical, mais aussi la Fébisp (Fédération bruxelloise des organismes d’insertion socio-professionnelle et d’économie sociale d’insertion),son équivalent flamand Trace-Brussel (ex-OOTB) et Lire & Écrire Bruxelles, la plate-forme souhaite une prise en compte, par les dispositifs fédéraux, desproblèmes spécifiques des grandes villes, et de Bruxelles en particulier.

Selon les initiateurs de la plate-forme, les principales mesures fédérales conçues jusqu’à présent concernent peu les jeunes Bruxellois. Les chiffres semblentleur donner raison : si les Bruxellois perçoivent 12 % du budget total de l’assurance chômage, ils ne bénéficient en revanche que de 5 % des diverses mesures de soutien(prépensions, interruptions de carrière, chômage temporaire, activations et gardiennes d’enfants) qui semblent donc plus adaptées aux situations wallonne et flamande.Seules les nouvelles mesures d’activation des allocations de chômage (contrats de transition professionnelle, Plans Activa, titres-services, Sine, Compléments de reprise de travail)touchent les jeunes, mais elles ne représentent qu’une faible part du budget global de l’assurance-chômage.

Des propositions

Au-delà des constats, c’est un véritable plan articulé autour de cinq grands axes que propose la plate-forme :
• Réforme du système éducatif et de formation1.
• Offre d’une première expérience professionnelle à tous les jeunes ; le plan chiffre même dans le détail le type d’emplois ainsi créés. Pour lesecteur privé, ce sont ainsi 9 000 postes qui devraient être ouverts pour des jeunes (4 500 conventions premier emploi (CPE) ; 2 000 formations individuelles en entreprise (FPI) ; 2 600via des mesures d’activation Sine ou Activa). Pour le non-marchand et le public, c’est 2 000 postes qui sont demandés (1 500 postes ACS « première expérienceprofessionnelle » dans la fonction publique ; 300 conventions premier emploi ; 200 emplois PTP dans la fonction publique). Cette partie du plan fait d’ailleurs l’objet d’une annexe d’unetrentaine de pages qui s’attache à étudier la faisabilité du projet.
• Relance de l’économie urbaine créatrice d’emplois, dans des secteurs tels que l’éco-construction, la santé et l’aide aux personnes, la culture, le tourisme etl’organisation de congrès et l’Horeca, les transports et la logistique, l’économie sociale.
• Lutte contre les discriminations à l’emploi.
• Gestion du bassin économique de Bruxelles, qui se traduirait par la conclusion d’un pacte territorial pour l’emploi associant les trois régions et les interlocuteurs sociaux deBruxelles, du Brabant wallon et flamand : ce serait la seule manière d’éviter les effets des concurrences interrégionales.

Mais c’est aussi au niveau fédéral que la plate-forme souhaiterait des avancées :
• réforme du Plan d’activation allant dans la perspective d’aider sans exclure ;
• adaptation des plans d’embauche ;
• promotion de l’emploi des Bruxellois dans les administrations et entreprises publiques fédérales ;
• mobilisation de la politique des grandes villes et des accords Beliris.

Pour éviter de donner à leur appel une coloration trop régionaliste qui risquerait d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui souhaiteraient obtenir une régionalisationde la politique de l’Emploi, la plate-forme insiste sur le caractère urbain des problèmes qu’elle dénonce : Bruxelles connaîtrait des problèmes similaires àceux rencontrés à Anvers, Charleroi ou Liège.

Du côté du cabinet Cerexhe, on annonce, sans en dire plus un « programme d’action ambitieux et actualisé en matière d’emploi des jeunes » qui devraitêtre présenté au gouvernement bruxellois dans le courant du mois de juillet. Les syndicats souhaiteraient être concertés sur son contenu avant le passage enpremière lecture, mais aucun apaisement ne leur a été donné sur la question.

1. Voir à ce sujet l’étude pionnière sur l’enseignement bruxellois réalisée par Donat Carlier au sein de l’Agence Alter (téléchargement auformat PDF )

Edgar Szoc

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