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La participation, piège à cons?

Elle est sur toutes les lèvres et cela tombe bien parce que c’est exactement sa place : la participation est supposée permettre à chacun de s’exprimer.

© Benoît Gréant

Budget et/ou ateliers participatifs, commission consultative, consultation populaire,… Elle est sur toutes les lèvres et cela tombe bien parce que c’est exactement sa place: la participation est supposée permettre à chacun de s’exprimer.

Tout est bon dans la participation? Le sociologue québécois Jacques T. Godbout met tout de même en garde: «Plus on prend part à la décision, moins les choix des décideurs comptent.» (Lire «La participation, à quoi bon?», pages 6 à 8.)

Il en faudra plus pour refroidir les ardeurs wallonnes. Armé de sa flambant neuve «commission spéciale relative au Renouveau démocratique», le parlement wallon entend dès la rentrée «favoriser l’interaction entre les parlementaires et les citoyens». Alter Échos en a profité pour sonder les visions participatives des six partis qui logent dans l’hémicycle namurois. (Lire «La parole aux politiques», pages 12 à 15.)

Et parmi les pistes au programme, la consultation populaire au niveau régional semble la plus avancée. Mais s’agit-il vraiment de participation? (Lire «Des consultations pas si populaires que ça», pages 9 à 11.) Au final, il ne s’agirait pas d’oublier l’acteur central du processus. À savoir le citoyen. Comment lui permettre d’agir, d’intervenir, voire de décider sans pour autant miner la démocratie représentative?

Sa parole peut être entendue sur des sujets particulièrement délicats comme le remboursement des médicaments par l’Inami: une expérience pilote a permis à 32 personnes d’émettre des recommandations sur cet enjeu. Et elles sont bonnes. Reste à intégrer le processus dans les rouages de la machine décisionnelle. (Lire «Remboursement des soins: place au citoyen?», pages 16 et 17.)

Mais à coups de concertations et de consultations, sectorielles ou citoyennes, ne laisse-t-on pas notre démocratie aux minorités agissantes? Les acteurs consultés, en prenant part aux décisions, ne perdent-ils pas leur capacité à s’opposer aux mesures politiques? Tentative de réponses avec l’asbl Periferia. (Lire «La participation: confronter pour construire», pages 18 et 19.)

Olivier Bailly

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