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Regard critique · Justice sociale

Petite enfance / Jeunesse

Avant les communales, la saison des mémorandums

A Bruxelles, des associations de jeunesse de trois communes ont coordonné leurs efforts pour produire des « mémorandums », suivis de débats.

28-09-2012 Alter Échos n° 346

A Bruxelles, des associations de jeunesse de trois communes ont coordonné leurs efforts pour produire des « mémorandums », suivis de débats. Etterbeek a ouvert le bal. Un exercice qui montre vite ses limites.

C’est le temps des confrontations. Echanges de points de vue au programme. A l’approche des élections communales, le secteur Jeunesse met la main à la pâte et, sur base de son expertise, propose des « mémorandums » et autres « livres blancs » aux candidats. Des associations de trois communes bruxelloises (Etterbeek, Jette et Molenbeek), coordonnées par la plate-forme bilingue « Het werkt – Ca marche », ont proposé leurs cahiers de doléances. Première commune visée : Etterbeek. En juin, le Service d’aide en milieu ouvert Samarcande, la maison de quartier Chambéry, le Welcome-Babelkot, Animations et loisirs pour tous, ainsi que la Maison de jeunes « La Clef » ont adressé leur texte aux politiques du cru. Le 15 septembre, des candidats aux élections communales étaient invités à discuter des propositions du manifeste. Les thèmes de discussion s’en inspiraient largement : « Dialogue entre associations et commune », « gestion de l’espace public », « accès aux infrastructures de loisirs et de sports », « participation des jeunes ». Des « pointures » etterbeekoises ont fait le déplacement pour dialoguer avec les associations : l’actuel échevin de la Jeunesse, Patrick Lenaers (MR), mais aussi des représentants du PS, d’Ecolo, du FDF, et du CDH.

Pour Madeleine Guyot, directrice de Samarcande, la rencontre a vite montré ses limites : « Nous sommes un peu déçus par le fait que personne n’ait proposé une vision claire pour la jeunesse de la commune. » Autre limite de l’exercice : la quasi-absence d’engagements concrets. Ces associations cherchent une manière de travailler avec les autorités communales, dans un esprit constructif, sur la place des jeunes à Etterbeek. La réponse des invités les a laissées sur leur faim. « L’échevin de la Jeunesse a proposé de faire une assemblée générale annuelle de jeunesse, nous dit la directrice de l’AMO. Mais il ne s’agissait pas spécialement d’une demande. Une fois par an c’est de la rigolade, nous, on demande des rencontres régulières sur des thématiques précises pour travailler ensemble. »

Des incompréhensions entre jeunes et autorités communales

Les sujets de travail, à Etterbeek, ne manquent pas. Les tensions qui animent la place Saint-Antoine révèlent les incompréhensions entre autorités communales et jeunes du quartier. « Les jeunes se plaignent de ne pas avoir d’espaces, ou de subir trop de contraintes quand ces espaces existent, explique Madeleine Guyot. Derrière la question de la gestion de l’espace public il y a, en filigrane, la remise en question de la façon dont la commune voit les jeunes. La gestion de l’espace public génère des tensions. En cas de plainte d’un habitant contre des « nuisances » de jeunes, le bourgmestre réagit très vite en appelant des policiers. Cette façon de faire casse le travail de long terme. »

D’autres sujets ont été débattus, toujours sans engagement concret. La nécessité – ou non – de créer un conseil consultatif des jeunes. Ou l’application des sanctions administratives communales. Sur ce dernier point, Madeleine Guyot a trouvé « affligeant de constater que les candidats avaient tendance à se déresponsabiliser par rapport à leurs marges de manœuvre. » Un goût de déception pour les associations. Mais des contacts pris et des échanges. A Jette et à Molenbeek, les débats étaient prévus ces 28 et 29 septembre (A l’heure où nous écrivons ces lignes, ils n’ont pas encore eu lieu). Pour Bart Van De Ven, coordinateur de la plate-forme « Het werkt – Ca marche », ces débats « ne sont que le début d’un processus. L’objectif est ensuite de voir avec les futurs échevins de la jeunesse ce qu’ils prendront ou pas pendant six ans. On espère avoir une influence. Il y aura une suite à ce travail. L’asbl Karuur, qui travaille à la participation des jeunes au niveau local a l’intention d’élargir ce projet. »

En savoir plus

Samarcande :
– adresse : rue de Theux, 51-53 à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 647 47 03
– courriel : samarcande@skynet.be

Het werkt – Ca marche :
– tél. : 0475 77 38 58
– site : http://www.nl-fr.be]
– courriel : info@nl-fr.be

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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