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Citoyenneté

On n'est pas des anges, une maison close pour personnes handicapées

À Tournai, On n’est pas des anges est une maison close qui s’adresse aux personnes handicapées. Sujet tabou, cette institution est pourtant vue d’un bon oeil par certains éducateurs et parents qui voient en elle une solution face à un problème délicat.

© Croix-Rouge française Colloque sexualité et handicap, Paris, 2011 (Collection CRF, Pierre Bachelet)

À Tournai, On n’est pas des anges est une maison close qui s’adresse aux personnes handicapées. Sujet tabou, cette institution est pourtant vue d’un bon oeil par certains éducateurs et parents qui voient en elle une solution face à un problème délicat.

Depuis novembre dernier, une bien étrange institution a ouvert ses portes au sein de la ville de Tournai. Étrange ? C’est en tout cas l’adjectif que l’opinion publique lui prête le plus volontiers. Car il s’agit d’une maison close pour personnes handicapées. Dominique Alderweireld, plus connu sous le pseudonyme «Dodo la Saumure», en est à l’origine. On n’est pas des anges, la maison dont il est question, tient son nom d’un documentaire qui démonte l’idée selon laquelle les personnes handicapées seraient des « anges asexués » qui n’éprouveraient aucun désir sexuel.

Éducateur dans un home spécialisé pour personnes handicapées, Gianni Arents a plusieurs fois été confronté à cette question. Un de ses résidents avait d’ailleurs déjà requis les services de ce genre d’institution auparavant. «Nous avons pris contact avec Dominique Alderweireld qui nous a reçu, raconte M. Arents. Monsieur Alderweireld nous a bien précisé qu’il ne s’agissait pas pour lui d’altruisme mais simplement de faire son travail. Il nous a expliqué qu’il faisait son job mais qu’il essayait de le faire avec conscience et que les personnes qui accueillent les personnes handicapées ne devraient pas être n’importe qui. Alors il essaie de les prendre dans le milieu médical.» L’objectif est que le client ressorte heureux, rapport sexuel ou non. «Monsieur Alderweireld accorde plus d’importance dans la présence, la parole, la gentillesse» poursuit M. Arents. Une salle d’attente serait également mise à disposition des personnes qui accompagnent afin qu’elles puissent rester à proximité en cas de problème.

Alors que l’arrivée de ce genre d’institution semble être accueillie d’un bon oeil par certains éducateurs ou parents qui y voient une sorte de solution face à un problème dont la réponse n’est pas toujours évidente, les avis divergent toujours du côté du citoyen lambda. Dodo la Saumure reste en effet un personnage controversé qui s’est ici attaqué à un sujet des plus tabous.

Margo D'Heygere (st.)

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