Des propriétaires abusifs tentent de privatiser des chemins et sentiers publics, suscitant le désarroi de citoyens qui revendiquent le droit d’y passer. Une lutte parfois acharnée qui se déroule sur un terrain juridique complexe.
C’était une belle soirée d’été 2018. Julien, promeneur passionné et trailer expérimenté, enfile ses baskets et se rend dans les sentiers du Namurois qu’il connaît comme sa poche. Après quelques kilomètres, à hauteur du lieu dit «la Gueule du loup», sur le sentier du Gué, il est stoppé net par des barbelés qui lui lacèrent les mollets. Un piège posé quelques jours plus tôt par le propriétaire d’un terrain à proximité désireux de marquer son territoire. Il immortalise l’incident en vidéo et sans vraiment le vouloir se retrouve au cœur d’une querelle des sentiers opposant, d’un côté, des propriétaires qui décident unilatéralement de se réapproprier des chemins et, de l’autre, des citoyens qui se battent pour que ceux-ci restent publics et accessibles à tous.
«Ce chemin était emprunté par tous les coureurs du Namurois depuis longtemps. Et du jour au lendemain, le nouveau propriétaire a décrété que ce chemin ne suivait pas le chemin vicinal original et qu’il lui appartenait donc», explique Julien. Si l’on s’en tient au tracé de l’Atlas des chemins et sentiers vicinaux de 1841 (de vicinus, voisin, pour signifier les liens entre les villages), document ...
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Des propriétaires abusifs tentent de privatiser des chemins et sentiers publics, suscitant le désarroi de citoyens qui revendiquent le droit d’y passer. Une lutte parfois acharnée qui se déroule sur un terrain juridique complexe.
C’était une belle soirée d’été 2018. Julien, promeneur passionné et trailer expérimenté, enfile ses baskets et se rend dans les sentiers du Namurois qu’il connaît comme sa poche. Après quelques kilomètres, à hauteur du lieu dit «la Gueule du loup», sur le sentier du Gué, il est stoppé net par des barbelés qui lui lacèrent les mollets. Un piège posé quelques jours plus tôt par le propriétaire d’un terrain à proximité désireux de marquer son territoire. Il immortalise l’incident en vidéo et sans vraiment le vouloir se retrouve au cœur d’une querelle des sentiers opposant, d’un côté, des propriétaires qui décident unilatéralement de se réapproprier des chemins et, de l’autre, des citoyens qui se battent pour que ceux-ci restent publics et accessibles à tous.
«Ce chemin était emprunté par tous les coureurs du Namurois depuis longtemps. Et du jour au lendemain, le nouveau propriétaire a décrété que ce chemin ne suivait pas le chemin vicinal original et qu’il lui appartenait donc», explique Julien. Si l’on s’en tient au tracé de l’Atlas des chemins et sentiers vicinaux de 1841 (de vicinus, voisin, pour signifier les liens entre les villages), document ...