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Regard critique · Justice sociale

Associations et collectifs s’unissent contre les plans d’aménagement directeurs (PAD). Cet outil de planification urbanistique à disposition de la région de Bruxelles-capitale permet de déroger aux règles urbanistiques. Les collectifs dénoncent les tours, les problèmes de mobilité, l’absence de concertation. Ils réclament un moratoire.

Des grandes tours, des parkings, de la gentrification, de la densification de quartiers déjà denses. Un manque de concertation. Les plans d’aménagements directeurs (PAD) sont l’objet de vives critiques.

Le Pad est un outil d’aménagement urbain à disposition de la région de Bruxelles-capitale qui lui permet de déroger au droit en vigueur et de développer sa stratégie dans des territoires de la capitale. Grâce aux Pad, la région peut déterminer, dans une aire jugée prioritaire, les caractéristiques qui marqueront le périmètre concerné. Elle peut choisir des superficies, des hauteurs et des affectations de bâtiments (commerces, hôtels, logement), tout en décidant de l’organisation de l’espace public et de la mobilité dans la zone.

Un volet de consultation est prévu, mais celui-ci est jugé insuffisant par le tissu associatif bruxellois.

Plusieurs des huit PAD en phase d’élaboration ont crispé les riverains. Dans un article récent, Alter Échos évoquait le combat de longue haleine des habitants du quartier de la porte de Ninove contre le PAD et son projet de trois tours de logement – dont une de 90 mètres carrés. Les tours envisagées dans le cadre du PAD du quartier européen créent bien des remous.

Des associations, comme Inter-environnement Bruxelles (IEB), l’Arau, le Bral, Natagora, ont donc uni leurs forces à de nombreux comités de riverains mobilisés contre les PAD. Notons, en vrac, le comité Mediapark, le comité porte de Ninove, l’association des comités de quartier ucclois, le comité du quartier européen ou le collectif «sauvons la friche Josaphat». Tous dénoncent le «double processus de dérégulation du cadre réglementaire de l’aménagement du territoire bruxellois et d’affaiblissement du débat public» qui ramène «aux années premières de la “bruxellisation”».

Le collectif réclame un moratoire sur les PAD en attente d’une évaluation et d’un débat public. Notons que les PAD suscitent des réserves au-delà du cercle des associations habituelles. La Commission régionale de développement (CRD), organe d’avis de la région, avait rendu un avis négatif au sujet du PAD de la porte de Ninove, en décembre dernier. Le 24 février dernier, Rudi Vervoort, ministre-président de la Région Bruxelloise dénonçait un «procès d’intention» et défendait les PAD: «Je rappelle qu’on est ici dans une vision planologique qui fait qu’une fois que le PAD sera approuvé, on aura simplement une vision sur 20 à 40 ans. Après il faut la décliner urbanistiquement.» Deux visions difficilement conciliables.

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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