Quand on est simple citoyen, rénover 20 000 mètres carrés, restaurer neuf maisons en six mois afin de redynamiser le quartier Clémenceau, c’est possible. MonsieurAlbelice, maître d’œuvre de l’Ilot Bosch1, le prouve. Au départ, le chancre à l’abandon depuis de nombreuses années, a été mis en vente publique par lacommune d’Anderlecht. Grâce aux quelques économies de l’entreprise familiale, Monsieur Albelice décide de l’acheter et de le restaurer. Vu l’ampleur des travaux, très vite,il se rend compte qu’il faudra prévoir un prêt. Sensible à son projet, la KB lui propose plus de 100 millions pour se lancer dans la restauration complète de l’Ilot Bosch.Six mois plus tard, ce chancre énorme est à 80 % rénové. Au menu : habitations, ateliers, commerces, associations socioculturelles sur plus de 15.000 mètrescarrés, sans parler d’un parking de plus de 5.000 mètres carrés.
«Au départ, la commune s’est méfiée de Monsieur Albelice, explique Monsieur Rijk, échevin à Anderlecht. Nous pensions qu’il allait s’empresser derénover l’îlot afin de le revendre quelques mois plus tard à des promoteurs immobiliers. Cela n’a pas été le cas. Nous savons aujourd’hui que les intentions deMonsieur Albelice sont saines et bonnes pour le quartier.» Ce dernier avoue en effet que les contacts avec la commune ont été difficiles. «Au départ, souligne-t-il,on m’a proposé quelque 27 millions de subsides que j’ai refusé sachant que les procédures allaient prendre du temps et qu’au bout du compte je ne resterais pas maître de lasituation».
Lors de la journée «Portes ouvertes», le 30 avril dernier, le propriétaire de l’Ilot Bosch a fait visiter les lieux à une vingtaine de curieux ainsi qu’àplusieurs entrepreneurs et autres intéressés. Il est vrai que les transformations sont impressionnantes: l’ensemble de la toiture, la plomberie, le chauffage, les plafonds, les solsainsi que l’électricité ont été entièrement refaits. Dans six mois, tout sera occupé et entièrement fini, se réjouit Monsieur Albelice. Uneentreprise de carrelage a déjà élu domicile au rez-de-chaussée, un atelier de sculpture, un bureau d’architecte ainsi que plusieurs associations de quartier y sontégalement installées. Les neuf maisons entourant l’îlot ont aussi été restaurées et toutes ont déjà été vendues à desfamilles du quartier.
«Notre dernier problème, explique le promoteur du projet, est que nous ne possédons ni permis de bâtir, ni permis d’environnement. Nous avons donc dû pendant lestravaux respecter les plans d’origine sans modifier quoi que ce soit. Dès que nous pourrons démarrer des transformations plus importantes, poursuit-il, nous pourrons alors louer etvendre les 70% encore inoccupés de l’îlot.» Infor-environnement, Oxfam, l’Ecole de cirque ou encore Radio Panik semblent s’y intéresser de près. Pour les asbl et lesentreprises à finalité sociale, les loyers seront bas, affirme Monsieur Albelice. Contribuer au bien-être collectif du quartier est en effet pour lui une chose importante.«Si nous arrivons à attirer des associations et des entreprises à l’Ilôt Bosch, poursuit-il, cela améliorera l’image du quartier». D’autressociétés qu’elles soient commerciales ou à finalité sociale seront donc par la suite certainement moins frileuses à l’idée de vouloir venir s’installer auxalentours.
En attendant, et afin de faire mieux connaître le lieu aux intéressés, de fin-juin et jusqu’à la mi-septembre, se tiendront des festivités sur le «Parkingplage» de l’îlot.
1 Ilot Bosch, chaussée de Mons 130 à 1070 Bruxelles, tél.: 02/524 06 19 ou rue Antoine Dansaert 156 à 1000 Bruxelles (antenne permanence), tél. : 02/519 92 86, GSM: 0477/813 147.
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