Edito

Sursaut
Quelle réponse donner aujourd’hui face à la terreur que nous inspire le radicalisme? Jan Jambon préconise de «nettoyer Molenbeek», Bart De Wever, de supprimer le Sénat pour allouer son budget à la sécurité… D’autres voies, heureusement, ont pu aussi se faire entendre pour rappeler que la peur est mauvaise conseillère et qu’investir dans le social, c’est aussi investir dans notre sécurité.

La politique du plastique
Elle est plate, en plastique vert pâle, mesure 8,4 cm de long sur 5,4 cm de large, et sa possession fait de nous des citoyens belges à part entière, sujets de droits et de devoirs. Petite particularité à noter depuis 2012 : peut être retirée aux jeunes partis combattre en Syrie. Il est plat, présente les mêmes mensurations que la carte d’identité décrite ci-dessus, mais se présente en version rose. Il est accordé aux citoyens étrangers venus trouver refuge dans notre démocratie pour une durée illimitée jusqu’à présent.

Argent trop cher, parole gratuite
À travers le prisme de la démarche journalistique, l’Alter Médialab souhaite proposer à des personnes vivant des situations sociales difficiles de décaler leur point de vue, pour porter un autre regard sur les réalités qu’elles vivent. C’est aussi, pour nous, journalistes, une façon de sortir de nos habitudes et de notre zone de confort pour donner plus de place à ceux que la société de consommation, mais aussi les médias, ont exclus.

Dé(s)-mocratie
Tirer les citoyens au sort pour siéger au Sénat ? De prime abord, l’idée semble sympathique.

Briser le rythme du journalisme
Quatre caméras font le pied de grue devant une maison, apparemment celle de la sœur du présumé terroriste du Thalys. Croisées de pratique journalistique. Et de me demander : qu’est-ce qu’il va se passer quand la sœur sortira (ils leur sautent tous dessus en même temps ou c’est plus civilisé ?) ?

Peter et notre société dans la brume
Google a mis sur pied un système qui permet de proposer des mots pour ‘tagger’ vos photos. Ce logiciel muni de la batterie classique d’algorithmes a eu l’indélicatesse de proposer « gorille » pour la photo de personnes noires. La twittosphère qui n’en demandait pas tant s’est donc déchainée. Excuses et courbettes rentrantes de la firme américaine, bien sûr. Et conclusion amusée : ces sacrés algorithmes nous ont joué un mauvais tour, mais ils n’avaient pas de mauvaises intentions. Manquerait plus que les algorithmes aient des intentions maintenant…

Nous sommes tous le fromage de Herve
Sous la férule d’une directive européenne, l’Afsca chope la présence de listeria dans la production de fromage de José Munnix. Tolérance zéro. Le fermier dit devoir fermer boutique et voilà que la vie se fracasse sur la norme.

L’évaluation mise au tapis par la morale
La France vient de franchir le pas. En votant sa «loi santé», elle devrait permettre l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque. Chez nous, le débat sur l’ouverture de tels lieux risque de s’enliser dans un vaste marais aux eaux stagnantes. Les bienfaits de ces dispositifs ne sont pourtant plus à démontrer. Mais ces constats peinent à percoler dans le monde politique.

Le vent de la consultation
Assises, états généraux et plan/pacte/commission occupent/consultent/se concertent. Que penser des grands-messes de secteur?

Qu’en aurait pensé Giordano Bruno?
Alter Échos tient enfin son « spécial riches », comme il avait pris l’habitude de le nommer familièrement. Quand on s’intéresse aux riches, il y a plusieurs façons d’aborder la question. On peut parler des riches qui deviennent pauvres. On peut aussi parler des riches vus par les pauvres. Et puis, il y a un autre sujet qui en ces temps de crise a fait couler beaucoup d’encre, ce sont les riches qui trichent. Des sujets variés finalement. À déguster avec une bonne petite frite sauce riche.

«Edward Snowden, sors de mon corps»
Mardi matin, 17 mars 2015, 11 h 30. Beau temps, fraîcheur. Allez, j’appelle un cabinet pour faire le suivi d’un de nos dossiers.
Sur le site du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pas vraiment de noms de conseillers ni d’informations sur la constitution des équipes ministérielles. Sur le site du gouvernement fédéral, entre trois et six noms par cabinet.
C’est d’abord un cri d’admiration qui sort de moi! Si l’on s’en tient à visualiser l’équipe du ministre du Budget en Fédération Wallonie-Bruxelles, le courageux n’aurait qu’une attachée de presse pour le soutenir. Mon cœur de citoyenne et directrice de l’Agence Alter fait un bond de joie, ça y est, une des recommandations chères à la réforme Copernic (la grande réforme au sein de l’administration fédérale au début de ce siècle) de réduire les équipes ministérielles pour optimiser décisions et deniers publics, voit déjà ses premiers résultats…
Puis le doute m’assaille… Nous cacherait-on des informations, à nous qui avons participé grâce au droit de vote à la composition du pouvoir exécutif, ou à nous, journalistes aimant décrypter les rouages du pouvoir?

Après le brouillard, le trou noir
Menace ou opportunité? C’est par cette interrogation – qui présageait la concomitance de l’une et de l’autre – que titraient nombre d’articles ou de conférences sur la régionalisation de la santé, à cette époque pas si lointaine qui a précédé les dernières élections. Six mois après l’entrée en fonction des nouveaux ministres, les opportunités (la principale pointée étant la possibilité de mettre un peu d’ordre dans des politiques particulièrement éclatées) ne sont-elles pas en train de fondre comme neige au soleil?