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Regard critique · Justice sociale

Edito

Dé(s)-mocratie

Tirer les citoyens au sort pour siéger au Sénat ? De prime abord, l’idée semble sympathique.

©Anne Guilloret

Tirer les citoyens au sort pour siéger au Sénat? De prime abord, l’idée semble sympathique. Elle a même valu à Laurette Onkelinx de s’offrir la une du Soir 1. Plus discrètement, pendant les vacances, la même proposition avait été avancée par Peter Vanvelthoven (sp.a), député et ex-ministre de l’Emploi. À côté de la Chambre, qui réunirait toujours les parlementaires élus, le socialiste flamand verrait bien le Sénat muer en chambre populaire composée de «gens ordinaires». Le citoyen serait-il, parce qu’il est lambda, à même de revitaliser une assemblée qui, depuis la 6e réforme de l’État, est surtout dévolue aux questions institutionnelles?
Imaginons que le sort désigne, pour siéger à la haute assemblée, Benoît Materne, fonctionnaire de la commune de Faimes, qui se réjouissait publiquement sur le site de Sudinfo de la mort d’une cinquantaine de réfugiés dans un camion en Autriche! Ou Eddy Kennis, agent de sécurité à Lutosa, qui regrettait, tout aussi publiquement, que le camion ne fût pas plus grand... Devrions-nous prévoir que Benoît et Eddy exercent leur mandat pour quatre ans? Leur octroierait-on une pause-carrière pour potasser leurs dossiers? Exerceraient-ils leur activité de façon bénévole pour garantir le caractère non professionnel de l’affaire? Comment s’assurerait-on qu’ils sont indépendants de tout groupe de pression ou lobby?

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Imaginons que le sort désigne, pour siéger à la haute assemblée, Benoît Materne, fonctionnaire de la commune de Faimes, qui se réjouissait publiquement sur le site de Sudinfo de la mort d’une cinquantaine de réfugiés dans un camion en Autriche! Ou Eddy Kennis, agent de sécurité à Lutosa, qui regrettait, tout aussi publiquement, que le camion ne fût pas plus grand... Devrions-nous prévoir que Benoît et Eddy exercent leur mandat pour quatre ans? Leur octroierait-on une pause-carrière pour potasser leurs dossiers? Exerceraient-ils leur activité de façon bénévole pour garantir le caractère non professionnel de l’affaire? Comment s’assurerait-on qu’ils sont indépendants de tout groupe de pression ou lobby?

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Sandrine Warsztacki

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