En 2019, la Justice sociale s’est invitée au sein de la mobilisation climatique. Virée dans les archives d’Alter Échos, pour qui le lien entre social et environnement n’est pas neuf.
Les personnes en situation de pauvreté contribuent moins que les autres au changement climatique – l’empreinte en CO2 est, par exemple, quatre fois plus élevée chez les 10% les plus riches que chez les 10% les plus pauvres. Elles sont pourtant les premières victimes des phénomènes environnementaux, mais aussi des politiques de transition. «Lors de l’ouragan Katrina, ce sont les pauvres et les Noirs, souvent les mêmes personnes, qui ont été le plus touchés, les quartiers noirs étant souvent situés dans les zones inondables. Cet épisode a révélé la corrélation existant dans les problèmes raciaux et environnementaux», expliquait le sociologueRazmig Keucheyan à Alter Échos en 2015. Des inégalités environnementales qui sont également très présentes dans le contexte postcolonial, comme l’a montré l’exemple du chlordécone, un insecticide très toxique interdit en France, mais qui a continué à être utilisé allégrement dans les Antilles françaises.
En Europe, les personnes précarisées sont plus exposées à la pollution, que ce soit dans leur quartier, dans leur travail ou dans leur habitat. Pour Catherine Bouland (École de santé publique de l’ULB), interrogée en 2018 pour notre dossier «Pollution, l’air...