Les jeunes ont massivement manifesté pour le climat au début de cette année. Mais cette belle unanimité n’en est peut-être pas une. Tous les jeunes n’ont pas la même connaissance et conscience des enjeux climatiques. Des fractures sociales et communautaires traversent cette mobilisation.
Janvier 2019 avait commencé fort. Après les énormes manifestations pour le climat en décembre, les jeunes avaient surpris pas mal de monde en organisant «leur» manif du jeudi. Pendant plusieurs semaines, jusqu’aux élections, des milliers d’élèves ont brossé les cours pour réclamer des mesures fortes contre le réchauffement climatique et influencer le plan d’action politique. Dans les médias, sur les réseaux sociaux, beaucoup se sont réjouis de cette mobilisation des jeunes, comme si le mot «jeunes» recouvrait une catégorie sociale uniforme.
Au cours du mois d’octobre, l’Appel pour une école démocratique (Aped), un mouvement de professeurs qui luttent pour une démocratisation de l’enseignement, a publié une étude montrant que les connaissances, la motivation, l’engagement des élèves au sujet des enjeux environnementaux sont très variables selon les filières d’enseignement. En réalité, les connaissances des 3.259 élèves de 5e et 6e secondaire interrogés sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique ne sont pas brillantes. Elles sont même moins bonnes qu’en 2015, année a...