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Regard critique · Justice sociale

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Mécanique de la violence : un début insidieux

La violence commence toujours avant la violence. C’est sa force. Par son caractère insidieux et progressif, elle installe une loi de l’indicible, qui isole les victimes et les place dans une situation d’extrême vulnérabilité. Tout avait pourtant si bien commencé.

© Fanny Monier

Premier article de notre série Mécanique de la violence.
«Il s’est immiscé dans ma vie comme un serpent.» Qui dira mieux que cette plaignante accueillie par le Service d’assistance policière aux victimes (SAPV) de Fléron (Liège)? L’auteur de violences débarque rarement avec de gros sabots et des allures de brute épaisse. «En général, elles ont l’impression d’avoir rencontré le prince charmant», raconte Marie-Ange, assistante sociale au SAPV depuis 14 ans. Donc l’histoire de la violence commence comme ça: comme une histoire d’amour, ou comme il semble que doivent commencer les histoires d’amour. Extrêmement fort et incroyablement près. C’est la phase dite du «love bombing»: le partenaire bombarde sa future victime d’attentions, de compliments, de projets d’emménagement et de vie heureuse en tout genre. «On lui aurait donné le Bon Dieu sans confession», rapporte Aline, 54 ans, à propos de l’homme qui lui cassera les côtes et la mènera plusieurs fois au bord du suicide. Sans Marie-Ange, sans le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE) de Liège, sans le psychiatre qui lui a ouvert les yeux, Aline ne serait plus là aujourd’hui. Sa vie dans un logement social de poche, avec deux fils adolescents qui ne cessent de l’appeler sur son portable depuis leur chambre à l’étage, reste difficile. Dans l’épreuve, les victimes perdent souvent l’estime d’elle-même mais aus...

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«Il s’est immiscé dans ma vie comme un serpent.» Qui dira mieux que cette plaignante accueillie par le Service d’assistance policière aux victimes (SAPV) de Fléron (Liège)? L’auteur de violences débarque rarement avec de gros sabots et des allures de brute épaisse. «En général, elles ont l’impression d’avoir rencontré le prince charmant», raconte Marie-Ange, assistante sociale au SAPV depuis 14 ans. Donc l’histoire de la violence commence comme ça: comme une histoire d’amour, ou comme il semble que doivent commencer les histoires d’amour. Extrêmement fort et incroyablement près. C’est la phase dite du «love bombing»: le partenaire bombarde sa future victime d’attentions, de compliments, de projets d’emménagement et de vie heureuse en tout genre. «On lui aurait donné le Bon Dieu sans confession», rapporte Aline, 54 ans, à propos de l’homme qui lui cassera les côtes et la mènera plusieurs fois au bord du suicide. Sans Marie-Ange, sans le Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE) de Liège, sans le psychiatre qui lui a ouvert les yeux, Aline ne serait plus là aujourd’hui. Sa vie dans un logement social de poche, avec deux fils adolescents qui ne cessent de l’appeler sur son portable depuis leur chambre à l’étage, reste difficile. Dans l’épreuve, les victimes perdent souvent l’estime d’elle-même mais aus...

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