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Regard critique · Justice sociale
(c) Ecole en colère

Près de 800 personnes se sont rassemblées ce jeudi devant le Palais de Justice de Bruxelles pour manifester leur opposition à la proposition de modification du Code d’instruction criminelle ouvrant la porte à la levée partielle du secret professionnel en vue de promouvoir la lutte contre le terrorisme. Leur mobilisation a payé.

La proposition de loi devait être votée ce 16 février, mais comme s’en réjouissent les différents mouvements organisateurs de la manifestation sur la page Facebook de l’événement, «des demandes d’amendements ont été soutenues par une grande partie de l’opposition (même le CDH !), la proposition de loi est renvoyée au Conseil d’Etat et le vote est donc reporté».
«Le combat continue!», écrit Ecole en Colère, l’une des associations organisatrices de ce rassemblement.

Dans un communiqué commun pour annoncer la manifestation, CPAS, hautes écoles, syndicats et associations, déclaraient:
«Le contexte du « terrorisme » est utilisé pour faire passer une loi scandaleuse qui risque uniquement d’alimenter la peur alors qu’il existe déjà une base légale qui permet de lever le secret professionnel s’il y a un risque non hypothétique de préjudice sur une personne. C’est un leurre de croire qu’appliquer cette loi aux travailleurs sociaux dans le secteur de la sécurité sociale permettra de lutter contre le terrorisme. En effet, les experts en radicalisation le disent: les personnes rentrant dans les réseaux terroristes sont en rupture totale avec les différentes aides sociales proposées. Pire, cette loi rompra la confiance possible entre usager et travailleur social. Cela fait partie d’une attaque générale du Gouvernement contre la sécurité sociale et l’aide sociale.»

Pour les CPAS, qui s’exprimaient quelques jours plus tôt, cette proposition de levée partielle du secret professionnel dans les CPAS est «une atteinte grave au bon fonctionnement des services sociaux qui vont se sentir coincés entre leur travail sur le terrain avec les bénéficiaires et cette obligation passive ou active de renseignement contre eux. C’est, de manière plus générale, une dérive dangereuse qui va à l’encontre des valeurs défendues par les CPAS».

En savoir plus

À lire: 

«Levée du secret professionnel: vers un « flicage généralisé »?», Alter Échos, 30 novembre 2016, Martine Vandemeulebroucke.

«Secret professionnel: le Conseil d’État recale la N-VA», Alter Échos, 7 décembre 2016, Martine Vademeulebroucke.

AS, pas flics, Reportage photo du Collectit Krasnyi sur la manifestation du 16 février.

Manon Legrand

Manon Legrand

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