La Maison liégeoise1, société immobilière de service public, a entamé en 1998 la restauration lourde de 290 des 615 habitations sociales du quartier des Vennes.La rénovation porte sur les appartements situés autour de la place Reine Elisabeth et compte 15 lots étalés jusqu’à fin 2002. La restauration comprend le sablagedes façades et l’aménagement intérieur : les locataires ont été relogés dans un autre appartement. Les 532 millions pour les travaux sont financés viaun crédit budgétaire sur 20 ans avec intérêt avantageux de la Société wallonne du logement. Actuellement, 50 logements ont étéreloués.
Les logements, d’avant-guerre, ont été construits entre les années 1920 et 1940 : « Il s’agit donc de bâtiments sociaux beaucoup plus solides et résistants que ceuxconstruits dans les années 60 à 80, explique Paul Peters, directeur de la Maison liégeoise. La rénovation vaut la peine, mais le confort est celui de l’époque :trois chambres et pas de cuisine ni salle de bain. L’architecte auteur de projet a proposé d’abattre des cloisons. Les appartements rénovés disposent d’un grand living lumineuxavec cuisine américaine, deux chambres et une salle de bain munie d’une douche. Il n’y a pas de baignoire pour économiser de l’espace, mais aussi parce que de nombreuses personnesâgées préfèrent la douche. L’électricité correspond aux appareils modernes. Avec deux chambres, les appartements ne sont évidemment pas destinésaux familles nombreuses, mais ce n’était déjà pas le cas auparavant dans ce quartier ».
Les façades, noircies par les années et la pollution, ont retrouvé leur caractère originel : « Aujourd’hui, on se rend compte qu’elles sont toutes différentes », seréjouit Paul Peters. Par contre, la place Reine Elisabeth, entourée de beaux arbres, reste une dalle de béton sans cachet : le directeur « espère que la Villeaménagera la place et installera un éclairage plus chaleureux que les anciens néons. Un appel pourrait être lancé aux écoles liégeoisesd’architecture ». Il y a trois ans, l’école Lambert Lombard avait réalisé plusieurs maquettes, mais le projet avait rapidement été oublié, notamment àcause du manque d’enthousiasme des locataires : le directeur dit comprendre que « les personnes étaient révoltées qu’on leur parle d’une place centrale alors que leursappartements étaient délabrés ».
Le loyer aux Vennes varie entre 6.000 et 12.000 francs, mais le montant moyen (avec 10% de locataires actifs) s’élève à 6.500 francs, avec 10% de retard de paiement de plus d’unmois. La rénovation d’un seul logement coûte 1,8 millions : « La société immobilière est en déficit chronique », admet Paul Peters. La solution? « Ce n’est pasd’augmenter les loyers, dit-il, sinon nous allons surpeupler les campings de la région. En fait, il faudrait un système d’aide au logement pour les familles défavorisées.En France, si un couple de chômeurs avec deux enfants paie un loyer de 6.500 francs, la société HLM perçoit 12.000 francs et 5.500 francs sont redistribués àla famille « .
En attendant, 50% des 3.248 logements de la Maison liégeoise sont en cours de rénovation et 403 appartements sont aujourd’hui inoccupés pour restauration lourde extérieureet intérieure aux Vennes, dans les rues Sous-L’Eau et Charles Bartholomez du quartier d’Amercœur et sur la place Jules Seeliger à Sainte-Walburge : « Le relogement des familles aimpliqué un délai plus long pour l’attribution d’un logement aux autres candidats », conclut Paul Peters. La Maison liégeoise gère une liste d’attente de 600 à 700familles avec 10% de rotation annuelle (340 préavis par an). Le délai d’attente dépasse souvent six mois, mais « cela dépend des priorités et des exigences :certains demandent un logement n’importe où à Liège et d’autres attendent un appartement orienté plein sud sur une place bien précise : dans ce cas, c’est souventplus long ».
1 Maison liégeoise, Parvis des Ecoliers, 1 à 4020 Liège, tél. : 04 340 00 00.
Archives
"Vennes : 532 millions pour restaurer 290 logements sociaux liégeois"
terry
12-03-2001
Alter Échos n° 93
terry
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