Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Logement

Un logement pour tous les Brabançons, SVP !

L’accès au logement est un véritable problème en Brabant wallon. Une plate-forme dénonce cette situation.

28-09-2012 Alter Échos n° 346

Au vu des prix de l’immobilier en Brabant wallon, il n’est pas étonnant d’observer que l’accès au logement soit un véritable problème dans cette province. Le CCBW (Centre culturel du Brabant wallon), avec une quinzaine d’associations régionales, vient de mettre sur pied une nouvelle plate-forme pour défendre cet accès et constituer un groupe de pression face au monde politique. A quelques semaines des élections communales, le moment n’est pas innocent. Pour illustrer la naissance de cette plate-forme, les organisateurs ont fait appel à un metteur en scène, Jean-Michel Frère, qui a mis en scène, ce lundi 24 septembre sur la Grand-Place de Louvain-La-Neuve, cette difficulté d’accès au logement.

Les jeunes, les jeunes couples avec enfants, les familles monoparentales et les « vieux » désertent le Brabant wallon au profit des communes et des provinces périphériques. En cause, le prix de l’immobilier dans la « wallifornie » belge… « Mais il y a aussi des gens pauvres en Brabant wallon (BW) et il est important de garder une certaine diversité dans notre province, estime Laurent Drousie, directeur de l’agence de communication sociale Informaction. En BW, il y a, en moyenne, 5 % de logement social, c’est trop peu. Et certaines communes ne veulent pas en construire plus. Pourtant, il est important de garder un brassage intergénérationnel, social et économique pour ne pas créer de véritables ghettos ».

« Il y a un « trou » dans la pyramide des âges des personnes résidentes dans la province, confirme Olivier Van Hee, directeur du centre culturel du Brabant wallon. Les 25-35 ans sont chassés du BW ». Et en particulier des villes où l’immobilier est le plus cher comme à Waterloo, Lasne, La Hulpe, Louvain-La-Neuve, etc.

Pour faciliter l’accès au logement, « il n’y a pas une mais plusieurs solutions », remarque Olivier Van Hee. Les Agences Immobilière Sociale (AIS) en sont l’une d’elles. Ces agences repèrent des immeubles inhabités et proposent à leur propriétaire de se charger de leur trouver des locataires. Elles assurent le paiement du loyer et les réparations en cas de dégâts à l’immeuble. « Mais il est plus facile de trouver ce type d’immeuble dans le Hainaut qu’en BW », explique Thierry Toussaint, secrétaire national adjoint du MOC (Mouvement ouvrier chrétien).

L’encouragement à la colocation, à une gestion publique du foncier, aux habitats « kangourous », etc. sont d’autres outils pour combattre le manque d’accès au logement. Les habitats kangourous, par exemple, ont l’avantage de rassembler différentes générations au sein d’un même immeuble. « Ce type d’habitat a l’avantage de faciliter l’accès au logement des plus jeunes et de casser le sentiment d’isolement des aînés », ajoute Thierry Toussaint.

Comme on l’a vu, des solutions existent. On ne peut dès lors que se réjouir de voir un tel réseau se former pour faire bouger les choses. Il est vrai qu’aujourd’hui, payer une habitation familiale avec un seul salaire n’est pas évident pour une frange importante de la population. Les jeunes restent donc plus longtemps chez leurs parents et ils désertent la province. Alors, pour éviter que le BW ne devienne une province de « vieux », mieux vaut réagir maintenant…

Philippe Laperche

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