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RAVeLissimo : l’art urbain s’approprie le RAVeL sur l’Ourthe

Ce 4 juin, la coordination des 75 associations du collectif C-paje1 de la Communauté française organisait une manifestation « RAVeLissimo », en boucle de 4 kmsur le RAVeL au bord de l’Ourthe à Liège entre Belle-Ile et Chênée.

02-06-2006 Alter Échos n° 209

Ce 4 juin, la coordination des 75 associations du collectif C-paje1 de la Communauté française organisait une manifestation « RAVeLissimo », en boucle de 4 kmsur le RAVeL au bord de l’Ourthe à Liège entre Belle-Ile et Chênée.

L’événement, « Land art » à partir de matériaux de récupération, était un zoom innovant et original sur 40 œuvres aubord de l’eau : fer forgé sur banc public, récupération de souches, confection de portiques avec roches, photos « pour multiplier les bouteilles », raquettes de tennis« pour attraper les rêves »…. Le projet artistique tous azimuts et l’itinéraire à vélo étaient toutefois « uniquement les outils de lamanifestation », précise d’emblée Fabrice Ruwet, chargé de projets à C-paje. « La valorisation esthétique visait la rencontre des formateurs,artistes et enfants – valides et non valides ».

Le respect et la cohabitation via la créativité

Le projet comptait trois volets. Les artistes liégeois Stefano Ferrante (animateur au collectif C-Paje et responsable des ateliers pour enfants InteRval CréaAtif2) etPierre Portier (membre de l’asbl de la Ville de Liège Animation et Créativité3) ont formé quelque dix animateurs de maisons de jeunes, centres culturelsenfants-ados-adultes, ateliers créatifs et accompagnateurs sociaux pour personnes handicapées à la thématique de l’art urbain et environnemental. Le C-paje a aussilancé un concours auprès des associations pour enfants de la Communauté française : des œuvres en 3D, sur le thème de la roue, ont étéprimées. Des artistes indépendants, enthousiasmés par le projet, se sont également attelés à la confection d’un dôme en bas-nylon de 10 fois 4mètres (Aurore Vandembeer, Brabant wallon), d’un personnage en polyester sur une bicyclette en fer forgé (Sylvain Goffin, Mouscron), de pierres suspendues comme fruitscolorés aux arbres du parcours bucolique et à la « liégeoisisation » du sympa Mannekenpis bruxellois sur le canal de l’Ourthe.

Le « Land art » sur le RAVeL était à découvrir avec vélos, rollers, chaises mobiles, trottinettes ou objets roulants non identifiés… Mais quel estl’impact de l’artistique sur les responsables de maisons de jeunes, centre culturels, associations pour non valides et leurs adhérents et membres enfants ou adultes ? Pour leC-paje et les accompagnateurs formés (la formation « Traces urbaines » s’est déroulée du 5 au 13 mai), l’appropriation de l’art urbain suscite, disent-ils enchœur, « au-delà de la créativité, l’encouragement au vélo, la valorisation socioculturelle des artistes en herbe, le cachet esthétique et lasensibilisation du public… – l’occasion pour les participants de mieux cohabiter avec convivialité dans un cadre de vie qu’ils ont eux-même transformé ».Concrètement, le RAVeLissimo, rehaussé de spectacles, notes musicales, ciné-vélo et jeux, était ainsi une « incitation au respect et à lacitoyenneté ».

Coopération interrégionale… jusque Maastricht

Le 4 juin dès 18 h, les oeuvres, à terme biodégradables selon la technique du « Land art », ont disparu du RAVeL, conformément aux directives du MET (ministère del’Équipement et du Transport), propriétaire du site. Seul un banc, d’utilité publique, est voué à clicher le projet sur l’itinéraire. Mais ensuite? SemraUmay coordinatrice au C-paje, envisage, pour octobre 2006, du mobilier urbain sur la place Saint-Étienne liégeoise, derrière les galeries Saint-Lambert. Jean-Marc Daele,animateur-coordinateur au centre culturel de Dison4, a suivi la formation : il aimerait voir naître des oeuvres sur la friche industrielle bétonnée de l’ancienne usineInterlac. Fabrice Ruwet vise, à plus long terme… l’autre bout du RAVeL, à Maastricht, pour une coopération interrégionale « plus longue, convient-il pour les nonsportifs, avec retour sur péniche ». Le projet aura d’abord des ramifications sur la magique île aux Corsaires de Visé, via les œuvres réaliséespar l’atelier visétois pour enfants non valides du centre de Cerfontaine5.

1. C-paje, chargé de projets Fabrice Ruwet, rue des Prébendiers, 1 à 4020 Liège – tél. :04 223 58 71 – info@c-paje.net

2. Ateliers enfants InteRval CréaAtif « Les Marmites du Diable » – contact : Stefano Ferrante, rue Saint-Laurent, 186 à 4000 Liège – GSM : 0496 84 7946 – interval.creatif@gmail.com
3. Animation et Créativité – contact Marcelle Bergmans, En Féronstrée, 86 à 4000 Liège – tél. : 04 221 87 78 – marcelle.bergmans@liege.be
4. Centre culturel de Dison EDD « La Maizon », coordinateur Jean-Marc Daele, rue des Ecoles, 13 à 4020 Liège – tél. : 087 33 41 81 – lamaizon@ccdison.be
5. Centre de Cerfontaine, rue Franklin Roosevelt, 21 à 4600 Visé – contact : Denis Verkeyn – tél. : 04 387 69 72.

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