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Regard critique · Justice sociale

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"Quatre ans d'action pilote d'insertion des résidants en campings dans l'Ourthe-Amblève"

07-05-2001 Alter Échos n° 97

En avril 1997, l’Action pilote intégrée de réinsertion des habitants permanents des campings et des parcs résidentiels de week-end del’Ourthe-Amblève (APIC)1 voit le jour. Alors que les associations de lutte contre la pauvreté craignent des mesures d’expulsion et des interdictions pures et simplesd’installation, pour le gouvernement wallon, il s’agit d’élaborer des scénarios d’insertion qui permettent de concilier droit au logement des résidants etaffectation des campings à leur fonction touristique. Le projet est réorienté en 98, et reconduit le 20 décembre 2000 par une nouvelle convention.
APIC : des projets logement ambitieux
Le projet a été mis sur pied par le Greoa (Groupement de relance économique de l’Ourthe-Amblève) à la demande du gouvernement. Le territoire couvertcorrespond à celui des neuf communes suivantes : Anthisnes, Aywaille, Comblain-au-Pont, Esneux, Ferrières, Hamoir, Ouffet, Sprimont et Stoumont. Dans cette région, le nombred’habitants est évalué à 58.000, dont 2% résideraient dans des campings et des parcs résidentiels – soit quelque 1.000 personnes. Àl’époque, les estimations courantes font état de plus ou moins 3.000 résidants permanents en campings en Wallonie. Un tiers seraient donc établis dansl’Ourthe-Amblève, ce qui justifie la concentration de moyens ici, même si d’autres projets de moindre envergure ont démarré ailleurs (notamment àEstinnes). L’inventaire administratif finalisé en 1999 révélera qu’on parle en fait de plus de 8.500 personnes.
Le Greoa est une asbl qui rassemble des communes, mais aussi des associations, des partenaires sociaux, etc. Son fonctionnement est très semblable à celui d’une intercommunale etil s’occupe principalement de tourisme. C’est également un bureau d’études (égouttage, etc.).
Sur la base d’une radioscopie menée par l’asbl la Teignouse en 1994, le Greoa distingue trois catégories de résidants : les pensionnés (qui ne sont pasvisés par l’action parce qu’ils vivent là par choix), les gens en transit qui s’installent le temps de trouver un logement et les personnes très marginaliséesqui n’ont pu se sortir de cette situation provisoire.
Avec une subvention de 6 millions par an pour l’APIC, le Greoa prévoit d’initier de front des actions dans plusieurs domaines, dont le logement, l’action sociale,l’aménagement du territoire, le développement rural, l’économie sociale. La convention précise qu’au terme du projet pilote, le Greoa sera tenu de rendreun rapport d’évaluation finale qui fera apparaître, en regard des moyens disponibles, la diminution du nombre de résidants des campings et parcs résidentiels enprécisant le parcours de leur insertion.
C’est en matière de logement que les leviers les plus nombreux vont être activés. Une Agence immobilière sociale (AIS) est lancée le 1er février 1998sur le territoire des neuf communes. « En mars 2000, explique Myriam Daniel, coordinatrice de l’APIC, près de trente logements étaient gérés par l’AISOA.Aujourd’hui, on approche de cinquante. Comme pour toute AIS, la principale difficulté consiste à négocier les loyers à la baisse avec les propriétairesprivés; cependant les loyers restent encore élevés pour des résidants (même quand ils ont droit aux allocations de déménagement). Donc, peu sonttouchés par ce biais. »
L’APIC avait également l’ambition initiale de construire dix logements modulaires par le biais d’une opération habitat-bois pour créer du logement socialacquisitif à très bon marché. Des résidants pourraient donc reprendre les logements sociaux rendus disponibles. Le projet est confié à unesociété de logements sociaux, la Petite propriété terrienne Ourthe-Amblève. Huit maisons sont en cours de construction. Or, il s’avère qu’ellescoûtent environ 3,5 millions l’unité. La plupart des candidats-acquéreurs ne sont pas des locataires sociaux.
L’Apic devait aussi établir des contacts avec les sociétés de logement social. Elle crée un « Pôle logement » le 7 novembre 1998 : il met autour de la table laPetite Propriété terrienne, les Habitations à bon marché et l’AIS. Les deux sociétés, qui ont déjà établi une cogérance, nesavent pas encore si elles pourront fusionner, Aujourd’hui vient s’ajouter la réforme du crédit social en Wallonie

Thomas Lemaigre

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