De juin 1999 à janvier 2001, la Fondation Roi Baudouin et l’Union des villes et communes de Wallonie ont mené une expérience pilote de soutien à la création dePME : le Levier communal. L’originalité en était de soutenir financièrement des entrepreneurs grâce à un mécanisme spécifique aux communes : unprêt remboursable après une période de deux ans, et transformable rétroactivement en subvention (donc non récupérable) en cas d’échec de la PME. Uncourt rapport qui vient de sortir tire le bilan de ces 20 mois1.
¶a Fondation a organisé, en le confiant à l’asbl Entreprenons, un double appel à projets, visant d’un côté les communes et de l’autre les candidatsentrepreneurs. En janvier 2001, 12 candidats ont été sélectionnés par un jury, dans 11 communes. Le prêt/subvention s’est élevé à un maximum de480.000 francs, cofinancés à 50% par la FRB et par la commune.
Après un an,
> un tiers des projets a échoué,
> un tiers a permis au porteur de s’orienter vers une autre activité, et ont donc été interrompus,
> un tiers est actif, les frais compensent les rentrées, et seul un projet procure déjà un emploi à temps plein à son porteur. La consolidation de PMEd’envergure locale prend plus de temps qu’estimé par les concepteurs du projet.
Si ces résultats quantitatifs sont limités, l’expérience semble cependant montrer des impacts sur d’autres terrains :
> úe mécanisme du prêt transformable en subvention a été vulgarisé. Trois communes l’ont déjà utilisé en dehors du projet piloteLevier communal : Aiseau Presles, Fontaine-l’Évêque et Theux (seule la troisième ayant été retenue dans le projet pilote).
> Le rapport note que ces trois communes ont impliqué leur agence de développement local (ADL) dans l’initiative, ce qui a aussi été le cas dans une partie des dossiersdu projet pilote. Les ADL disposeraient là d’un outil à leur échelle, qui cadre avec leurs missions et leur public.
> Ce sont les petites communes qui ont le plus réagi, et quand elles en tirent déjà un bénéfice, celui-ci consiste en une contribution de l’activité de laPME à leur image et à leur attractivité (typiquement dans le cas de projets à caractère touristique).
Cependant, le rapport PME commune a aussi ses propres contraintes :
> le territoire communal est une échelle trop petite pour penser l’implantation géographique de l’activité d’une PME, ce qui peut mettre des limites à l’aideapportée;
> le rythme de développement d’une jeune PME est nettement plus rapide que celui de la prise de décision par une administration communale, ce qui provoque des frictions;
> l’aide financière était subordonnée au suivi d’un accompagnement professionnel, défini en concertation avec la commune,… et dont la qualité aété très inégale.
Le rapport contient aussi des témoignages de créateurs d’entreprises et d’agents de développement local, ainsi qu’une série de suggestions pour améliorer ledispositif.
1 « Le Levier communal. Les leçons d’une expérience pilote », gratuit, commande au tél. 070 233 728 et sur le site web : http://www.kbs-frb.beContact : FRB, Dominique Depuydt, tél. : 02 511 18 40, fax : 02 511 52 21.
Archives
"PME et développement local : l'UVCW et la FRB tirent un premier bilan du Levier communal"
Thomas Lemaigre
13-05-2002
Alter Échos n° 120
Thomas Lemaigre
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