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Regard critique · Justice sociale

Mentor-Escale ouvre ses portes

Journée portes ouvertes de Mentor-Escale ce 16 décembre. L’occasion de mieux comprendre le travail effectué par l’association auprès des mineurs étrangers nonaccompagnés.

18-01-2010 Alter Échos n° 287

Visite de la maison et soirée au théâtre Mercelis au programme de la journée portes ouvertes de Mentor-Escale1 ce 16 décembre. L’occasion de mieuxcomprendre le travail effectué par l’association auprès des mineurs étrangers non accompagnés (Mena).

« Mentor est indispensable pour nous, c’est un lieu de partage, de récolte d’informations, un lieu pour se poser et prendre du recul », affirme le porte-parolefrancophone des jeunes de Mentor-Escale, ému face à un parterre d’assistants sociaux, de jeunes et de partenaires de l’asbl, réunis au théâtre Mercelis. Unévènement organisé le 16 décembre dernier par l’asbl pour faire connaître son travail auprès des Mena. Pour Bénédicte Adnet, la directrice del’association, cette journée « est l’occasion de s’adresser aux partenaires, au monde associatif, aux mécènes, au voisinage, bref, à toute personneintéressée par la problématique des mineurs étrangers non accompagnés ».

La journée a été organisée en deux temps : tout d’abord une visite de la maison de Mentor-Escale, de la cuisine à l’espace détente en passant par lasalle informatique, puis une soirée au théâtre Mercelis mettant en avant les travaux « communautaires » des jeunes : concert et film étaient auprogramme. Selon François Casier, président et fondateur de l’asbl, ce type d’événement permet de voir ce que les jeunes ont produit, « on insiste sur lesfacettes positives, sur le fait que les jeunes ont des ressources et des envies, mais il ne faut pas oublier le parcours d’exil souvent difficile de ces jeunes, marqués par undéchirement, une séparation. Une fois arrivés en Belgique, c’est un véritable parcours du combattant qui commence. On n’imagine pas le poids que représentent lesdémarches pour avoir des papiers, puis, ensuite, pour obtenir une aide sociale, un logement, une garantie locative, sans même parler des problèmes psychologiques ».Mentor-Escale trouve sa place dans cet écheveau en aidant les jeunes à y voir plus clair, en les accompagnant vers l’autonomie.

Travailler autour de la « résilience »

Cette journée portes ouvertes est avant tout vécue comme une fête, une volonté d’aller à la rencontre des partenaires. Il faut dire que l’association revient deloin, Sébatien Bocket, assistant social se souvient de l’année 2007 lorsque « Mentor-Escale a failli fermer, c’était une année charnière, puis nous avonsà nouveau trouvé des fonds, et maintenant notre travail est relancé ». Parmi les différentes activités de l’association, c’est surtout le travaileffectué en 2009 autour de la « résilience » qui est mis en avant. Ce projet communautaire (dans le sens de collectif), financé par le Fonds européenpour les réfugiés, permet aux jeunes de reprendre pied chez Mentor-Escale. L’asbl leur ouvre ses portes et devient un véritable lieu de vie grâce à des atelierscuisine, des ateliers créatifs et musicaux ou des ateliers sport qui permettent de casser l’isolement des jeunes.

Un des objectifs poursuivis par ces activités communautaires est de transformer le parcours d’exil, souvent douloureux, en quelque chose de positif, en une ressource dans laquelle ildevient possible de puiser. Le film documentaire Je te regarde projeté au théâtre Mercelis prenait part à cet ambitieux travail sur la résilience. Quatre Menasuivis par Mentor-Escale y évoquaient leur vie et leurs rêves en Belgique « ici et maintenant », leur volonté d’avancer malgré ce ressenti douloureuxlié à l’émigration.

Plus tôt dans la journée, lors de la visite de la maison de Mentor-Escale, d’autres facettes du travail de l’association ont été explorées. La liste des atelierscommunautaires est longue : ateliers ESL (emploi, santé, logement), ateliers « informations » qui traitent des procédures ou encore l’atelier àdestination des jeunes mamans. Enfin, il était aussi possible d’obtenir un éclairage sur un aspect essentiel du travail de Mentor-Escale : le suivi social individuel. Ce suivi viseà conduire le Mena vers l’autonomie et la responsabilisation. Les interventions des assistants sociaux concernent les procédures de séjour, le logement, la scolarité oul’accès aux soins. Tous les jeunes qui demandent un soutien à Mentor-Escale arrivent mineurs, mais il n’est pas rare que les assistants sociaux poursuivent leur travail après lamajorité. Ce sont au total quelque 120 Mena qui bénéficient en permanence du soutien de Mentor-Escale.

Au sujet des Mena, lire le numéro spécial d’Alter Échos « Enfance en exil » téléchargeable gratuitement sur notresite

1. Asbl Mentor-Escale :
– adresse : rue souveraine, 19 à 1050 Bruxelles
– tél. : 02 505 32 32
– courriel : info@mentorescale.be
– site : www.mentorescale.be

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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