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Regard critique · Justice sociale

Santé

Maltraitance des aînés, un enfer pavé de bonnes intentions

Une personne âgée sur six est concernée par la maltraitance. Loin d’être toujours intentionnelle, celle-ci s’enracine dans les stéréotypes et discriminations âgistes qui traversent nos sociétés. Depuis 2009, l’asbl Respect Seniors ou « Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des aînés » tente de prévenir et d’accompagner ces situations, que ce soit en institution ou à domicile.

(c) Marine Delvoye

Créée en 2009 et financée par le Gouvernement wallon, l’asbl Respect Seniors trouve son origine dans les constats et inquiétudes de certains professionnels de terrain face au sort réservé aux aînés dans une société vieillissante. « Dès les années 80, des médecins généralistes de la région de Liège ont initié une réflexion sur les situations de maltraitance, raconte Dominique Langhendries, directeur de Respect Seniors. Il y a eu un premier regroupement et la création en 2000-2001 d’un numéro unique avant que les différentes entités wallonnes se regroupent en une seule asbl. »

Respect Seniors possède désormais six antennes réparties sur le territoire wallon (Brabant Wallon, Hainaut occidental, Hainaut oriental, Liège, Luxembourg, Namur.) « Certaines personnes nous appellent juste pour déposer certaines choses, détaille Mélanie Oudewater. D’autres ont besoin d’être orientées vers un service ou par rapport à certaines démarches, le dépôt d’une plainte… Dans tous les cas, nous essayons d’avoir la personne âgée directement au téléphone, afin de la mettre au centre de la réflexion et de ne jamais prendre de décision sans son accord. » 

Si nécessaire, un accompagnement psychosocial assuré par un binôme psychologue-assistant social peut être proposé. « L’une de nos forces, c’est que ces suivis ne sont pas limités dans le temps, poursuit la coordinatrice de Respect Seniors. On se déplace à domicile ou auprès des équipes professionnelles et on propose parfois une conciliation, c’est-à-dire un espace de dialogue, par exemple dans une fratrie où les frères et sœurs ne sont pas d’accord sur ce qu’il faudrait faire pour leur parent âgé, avec ce parent qui se retrouve au milieu de ces désaccords sans espace pour exprimer ses propres craintes, souhaits…»  

En 2024, l’association a reçu pas moins de 4175 appels, dont plus de 2 100 effectivement en lien avec des situations de maltraitance. 875 situations ont fait l’objet d’un accompagnement psychosocial, avec une majorité de cas touchant des femmes âgées vivant à domicile, souvent désignées comme victimes de proches. « Les personnes qui nous appellent, ce n’est que la pointe visible de l’iceberg, commente à ce propos Dominique Langhendries. Car aujourd’hui encore, beaucoup de personnes dans des situations de maltraitance gardent le silence. Les raisons à ce silence sont de trois ordres : la peur des représailles, qu’il s’agisse de la famille ou des professionnels, le fait qu’on ne se rende pas compte qu’on est dans une situation de maltraitance, et enfin le fait que l’auteur soit un membre de la famille, avec de l’affectif en jeu. » 

 

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Julie Luong

Julie Luong

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