Expérience spirituelle, exploration de l’esprit, projet littéraire… Du XIXe siècle à nos jours, nombre d’écrivains ont usé de psychotropes afin d’y puiser l’inspiration ou d’en relater les effets. Au-delà de leur caractère expérimental, ces textes évoquent aussi l’image de ces produits dans la société.
Un soir de décembre 1845, «obéissant à une convocation mystérieuse», le poète Théophile Gautier se rend à l’hôtel Pimodan, une vieille maison sur l’île Saint-Louis à Paris. Il va assister pour la première fois à une séance du Club des hachichins. Créé en 1844 par le médecin et psychiatre Jacques-Joseph Moreau de Tours, ce club accueille scientifiques, hommes de lettres et artistes (Balzac, Baudelaire, Nerval…), qui viennent y expérimenter les effets de psychotropes, principalement le haschich. Dans son texte «Le Club des hachichins»(1), Théophile Gautier narre, sous la forme d’un conte fantastique, l’une de ces rencontres.
À son arrivée à l’hôtel, le médecin lui remet une petite soucoupe de porcelaine du Japon, sur laquelle gît «un morceau de pâte ou confiture verdâtre, gros à peu près comme le pouce». Et lui dit: «Ceci vous sera défalqué sur votre portion de paradis.» Après avoir avalé leur part, les convives se mettent à table. S’ensuivent un repas et une soirée aux allures fantasmagoriques.
«Peu à peu le salon s’était rempli de figures extraordinaires, comme on n’en t...
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Expérience spirituelle, exploration de l’esprit, projet littéraire… Du XIXe siècle à nos jours, nombre d’écrivains ont usé de psychotropes afin d’y puiser l’inspiration ou d’en relater les effets. Au-delà de leur caractère expérimental, ces textes évoquent aussi l’image de ces produits dans la société.
Un soir de décembre 1845, «obéissant à une convocation mystérieuse», le poète Théophile Gautier se rend à l’hôtel Pimodan, une vieille maison sur l’île Saint-Louis à Paris. Il va assister pour la première fois à une séance du Club des hachichins. Créé en 1844 par le médecin et psychiatre Jacques-Joseph Moreau de Tours, ce club accueille scientifiques, hommes de lettres et artistes (Balzac, Baudelaire, Nerval…), qui viennent y expérimenter les effets de psychotropes, principalement le haschich. Dans son texte «Le Club des hachichins»(1), Théophile Gautier narre, sous la forme d’un conte fantastique, l’une de ces rencontres.
À son arrivée à l’hôtel, le médecin lui remet une petite soucoupe de porcelaine du Japon, sur laquelle gît «un morceau de pâte ou confiture verdâtre, gros à peu près comme le pouce». Et lui dit: «Ceci vous sera défalqué sur votre portion de paradis.» Après avoir avalé leur part, les convives se mettent à table. S’ensuivent un repas et une soirée aux allures fantasmagoriques.
«Peu à peu le salon s’était rempli de figures extraordinaires, comme on n’en t...