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Le CPAS de La Louvière joue la carte de l’intergénérationnel

Le vieillissement de la population, en Europe, est un fait. Et, puisque les tracas de la vie quotidienne impliquent que l’on n’a pas beaucoup de temps à soi, nosaînés deviennent malheureusement l’élément en trop de cette équation imparfaite avec, en bout de route, parfois, l’inévitableinstitutionnalisation. Partant, les maisons de repos et de soins doivent s’adapter à la demande croissante qui en découle, ainsi qu’aux besoins essentiels desrésidents.

01-08-2005 Alter Échos n° 135

Le vieillissement de la population, en Europe, est un fait. Et, puisque les tracas de la vie quotidienne impliquent que l’on n’a pas beaucoup de temps à soi, nosaînés deviennent malheureusement l’élément en trop de cette équation imparfaite avec, en bout de route, parfois, l’inévitableinstitutionnalisation. Partant, les maisons de repos et de soins doivent s’adapter à la demande croissante qui en découle, ainsi qu’aux besoins essentiels desrésidents.

Les besoins d’ordre psychologique et affectif ne peuvent absolument être laissés en marge, si l’on considère que certains pensionnaires ne reçoivent, dans cecontexte institutionnalisé, pas énormément de visites familiales. D’où l’importance des activités mises en place afin de renforcer les liens entrerésidents.

Le CPAS de La Louvière1 va plus loin dans cette optique, en proposant une approche intergénérationnelle aux activités des pensionnaires de ses maisons derepos et de soins, Le Laetare et Les Aubépines. Une première étape avait été, en 2002 déjà, la mise sur pied d’une opération «Papys et mamys conteurs », au succès foudroyant2. Cette fois, l’opération prend naissance au cœur même de la maison de repos et s’articuleautour de rencontres-animations entre les résidents et les élèves de deux écoles louviéroises3.

Une semaine sur deux – le jeudi en l’occurrence –, pensionnaires et jeunes enfants sont mis en présence. Ces derniers préparent une série de questions,précises, autour d’un thème déterminé (la guerre, la famille, etc.), écoutent leurs interlocuteurs et consignent chaque détail de cette histoire.L’objectif final de cette activité étant la rédaction d’un journal sur la base des récits des résidents, l’opération a étébaptisée : Le journal d’un récit de vie. Ces récits seront par la suite publiés dans une revue interne à l’institutiond’hébergement4.

Faire le point sur son passé

En se rassemblant ainsi régulièrement, les résidents (ré)apprennent à se connaître et à ne pas se laisser envahir par la solitude. Pour les enfants,cette activité pédagogique leur ouvre les portes insoupçonnées d’un passé qu’ils n’ont pas connu où ils découvrent le respect del’autre, de la personne âgée et des valeurs.

Parfois, la rencontre suscite la surprise : le projet a ainsi permis à l’un des enfants de reprendre contact avec son grand-père. Parfois, la rencontre devient amitié,comme ce fut le cas entre un papy et un jeune garçon, dont la maman venait assurer les tâches ménagères, avant son entrée en résidence.

Malika Guerrouche5, initiatrice du projet, explique la raison d’être du projet : « Faire le récit de sa vie est, surtout pour une personne âgée, unacte identitaire fort. À un moment où l’on envisage la fin de sa vie, il peut paraître nécessaire de faire le point sur ce que l’on a vécu. Lerécit de vie est une manière de trier parmi ses souvenirs, ceux que l’on considère comme importants et les fixer pour les transmettre. Le pari est quel’évocation de la vie peut être bénéfique non seulement pour celui qui raconte et qui se sent valorisé, mais aussi pour celui qui écoute et qui apprendbeaucoup. »

1. CPAS de La Louvière, rue du Moulin 54 à 7100 La Louvière, tél. : 064 88 51 00, fax : 064 88 51 03
2. Cette opération, lancée dans le cadre des corollaires de l’opéra urbain de Franco Dragone, Décrocher La Lune 2, invitait des personnes âgées àse rendre dans les écoles de l’entité, pour y conter l’histoire romancée de Sancho, le héros de la lune…
3. L’école du Bocage à La Louvière et l’école Saint Donat à Houdeng-Gœgnies.
4. L’opération se déroule en quatre temps : le temps de la parole (le résident formule sa propre histoire), le temps de l’écriture (le récit sera missous forme littéraire au cours d’un atelier d’écriture collective), le temps de la quête des souvenirs (organisation de séances de recherches de souvenirs parl’éveil des sens avec un ergothérapeute), le temps de la publication (gestion des émotions par les animatrices et la psychologue).
5. Malika Guerrouche, animatrice et initiatrice du projet : 064 88 52 97.

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