Si Stéphane avait pu consulter un ostéopathe en avril, sans doute aurait-il pu éviter une opération. Elle est devenue incontournable, programmée mi-novembre… et reportée fin janvier. Quand le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (sp.a), a annoncé le 23 octobre le report de toutes les opérations chirurgicales non urgentes, Stéphane a craint le pire, avec raison. Une hernie discale, ce n’est pas une question de vie ou de mort même si c’est très douloureux. Cet employé de 50 ans reconnaît qu’au moment du déconfinement, il a hésité à prendre un rendez-vous à l’hôpital. Il a du mal à qualifier la crainte qu’il ressentait. «Peur d’être mal accueilli, résume-t-il. Mais tout est allé tellement vite! Je n’ai pu avoir de contact avec le médecin qu’à la fin de ses vacances, en août. C’était déjà un peu trop tard.»
Pascale n’a pas pu passer la mammographie prévue le 4 mai. Le rendez-vous a été annulé, sans même la prévenir, comme si ça allait de soi. Pour Pascale, ce dépistage est important et elle le sait. Il y a des antécédents de cancer du sein dans sa famille et elle-même a été opérée pour une petite tumeur maligne dans le bras, il y a deux ans. Pascale devrait passer cet examen début janvier 2021. «J’avais prévu de faire ça en septembre. Mais l’épidémie a flambé à nouveau dès la rentrée. Tous les jours, on parlait des généralistes débordés par les demandes de tests. Je n’ai pa...