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Regard critique · Justice sociale

« Sans toit mais ensemble » prépare de futures actions

Depuis 2006, le collectif « Sans toit mais ensemble » regroupe plusieurs associations autour de la problématique du logement dans la région de Mons. Il prépareaujourd’hui de futures actions.

29-05-2011 Alter Échos n° 316

Le collectif « Sans toit mais ensemble »1 regroupe des associations autour de la problématique du logement. A sa création, il a reçul’autorisation de participer aux réunions de la Cellule Logement de Mons et a déposé en 2009 un cahier de revendications très concret. Aujourd’hui, ilprépare de futures actions.

Décembre 2006, l’association « Les enfants de Don Quichotte » installe 200 tentes le long du canal Saint-Martin à Paris. Son but : offrir un abri auxSDF et créer un mouvement d’opinion pour obliger le gouvernement à agir. « Cette action s’est reproduite dans d’autres villes françaises, maiségalement à Charleroi et à Mons où des « actions tentes » se sont organisées. Le collectif Sans toit mais ensemble s’est créé à cemoment-là », raconte Linda Dragoni, responsable assistante sociale à l’Entraide de Ghlin2.

D’autres actions de visibilité sont mises en place, notamment sur le marché de Mons où des tentes symboliques sont installées, de la soupe est distribuéeet des pétitions à destination des autorités communales sont signées. Les membres du collectif sont rejoints par des SDF et par d’autres associations caritatives.Sept cents signatures sont récoltées ainsi que des témoignages sur base desquels notamment Sans toit mais ensemble publiera en 2009 un cahier de revendications.

Dans son « Cahier de revendications 2009 », le collectif demande l’application de mesures existantes, l’amendement de certaines mesures et lacréation de nouvelles mesures à prendre d’urgence. Le collectif y aborde l’application des taxes communales sur les immeubles inoccupés, l’affichage obligatoiredu montant du loyer et des charges, les règles relatives aux garanties locatives, l’enregistrement du bail, l’application du taux minimal de 10 % de logements sociaux par commune,le développement de solutions de relogement et d’aide aux locataires en cas d’expulsion pour insalubrité, l’encadrement des loyers privés, etc.

Le collectif est une plate-forme associative qui réunit aussi bien des professionnels que des militants autour de la problématique du logement. « Concrètement,notre but est de venir en aide aux locataires », explique Aurore Di Cesare, déléguée de Sans toit mais ensemble. Différentes associations en font partie :Droit au logement Mons-Borinage, Équipes populaires Mons-La Louvière, Entraide Ghlin, MOC Hainaut-Centre, Picardie laïque, Solidarités nouvelles Charleroi, Vieféminine Centre-Hainaut. « Elles se réunissent une fois par mois. Nous pourrions être bien plus nombreux mais toutes les associations sensibles à lathématique du logement ne peuvent pas se mobiliser sur le long terme et libérer du temps », ajoute Aurore Di Cesare, dont le rôle est de proposer et de créer denouvelles activités et des projets collectifs.

Un éventail de possibilités

Le travail du collectif est assez vaste. « Je rencontre des locataires en difficulté. J’analyse leurs besoins et les dirige vers une ou des associations qui pourront lesaider. Mais le locataire doit être demandeur. Nous ne faisons ni de l’assistanat, ni de la prise en charge », explique-t-elle. Le collectif organise également desséances d’information groupées sur divers sujets tels que les obligations du propriétaire et du locataire, l’enregistrement du bail, etc. Le collectif collabore aussiavec la société de logement de service public « Toit et Moi » grâce au Plan de cohésion sociale de Mons. « La société n’a pas lesmoyens de proposer un accompagnement social à ses locataires. Ils sont donc redirigés vers notre collectif, dit Linda Dragoni. Sans toit mais ensemble tente également deporter la parole des locataires de logement public et privé auprès des pouvoirs compétents. » Le collectif intervient donc au niveau communal en participant notamment auxréunions décisionnelles de la cellule logement de Mons.

Pour Aurore Di Cesare, la présence de ces associations aux réunions n’aurait jamais été possible sans la création de Sans toit mais ensemble.« Nous avons notre mot à dire lors de ces réunions. Nous portons la voix du citoyen et nous essayons de faire bouger les choses. » Un autre de ses objectifs est desensibiliser le public à la problématique du logement à Mons-Borinage. « Nous récoltons des signatures, nous avons organisé un colloque sur le logementet nous allons transformer un abri de bus en squat », poursuit-elle. Mais le but du collectif est avant tout de faire pression sur le pouvoir en place afin de faire évoluer laproblématique du logement.

1. Collectif Sans toit mais ensemble :
– tél. : 065 84 73 22
– courriel : collectif.logement@laicite.net
2. Entraide de Ghlin :
– adresse : place de Ghlin, 19 à 7011 Mons
– tél. : 065 31 60 16
– courriel : entraide-ghlin@skynet.be

Nathalie San Gil Coello

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