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Regard critique · Justice sociale

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JDI : Introduction

Ce mercredi 22 octobre 2008, la septième édition de la « Journée des insertions » s’est tenue à Jemeppe-sur-Meuse, sur le site « Campus 2000 »de la Haute École de la Province de Liège. Initiative bisannuelle portée par le CPAS de Liège et l’asbl Vaincre la pauvreté, elle s’appuie sur de nombreuxpartenaires (Province de Liège, Fédération des CPAS de Wallonie, etc.).

03-11-2008 Alter Échos n° 261

Ce mercredi 22 octobre 2008, la septième édition de la « Journée des insertions » s’est tenue à Jemeppe-sur-Meuse, sur le site « Campus 2000 »de la Haute École de la Province de Liège. Initiative bisannuelle portée par le CPAS de Liège et l’asbl Vaincre la pauvreté, elle s’appuie sur de nombreuxpartenaires (Province de Liège, Fédération des CPAS de Wallonie, etc.).

L’édition 2008 s’est penchée sur les pratiques de nos voisins en abordant l’insertion au sens large. « L’être humain est un tout (certes complexe…), estimentles organisateurs. Tenter de le réduire au seul aspect socioprofessionnel, même s’il semble essentiel au plus grand nombre, est un leurre. La santé constitue, elle, un besoin debase constant, transversal à toute intégration, tandis que le droit à un logement décent est le (re)départ de tout. »

Abondant dans ce sens, au cours de la séance plénière, Jean-Marc Delizée, secrétaire d’État fédéral à la Lutte contre lapauvreté, a insisté sur l’aspect multidimensionnel de la pauvreté : « Il n’y a pas de solution-type, ce n’est pas qu’une question de revenus, c’est aussi un certainnombre d’autres droits. » Il encourage les CPAS à être pro-actifs pour monter des projets menant à un emploi durable et de qualité. « Il ne s’agit pasde faire du chiffre », souligne-t-il. Pierre-Marie Dufrasne, représentant le ministre wallon du Logement, André Antoine, a pointé, quant à lui, laréorientation de l’action publique dans le domaine du logement au cours des dernières décennies : « Il est dépassé le temps du logement social et desquelques primes pour personnes ayant des revenus. » Soulignant l’évolution du phénomène du sans-abrisme, il explique qu’il a fallu apprendre à fournir d’autrestypes de logements, avec un accompagnement – comme les logements de transit. Enfin, André Gilles, député provincial – Président de la Province de Liège,a rappelé que l’insertion se faisait aussi au travers de la lutte contre le décrochage scolaire – où l’on prend en charge au plus tôt l’étudiant endifficulté – ou encore par le biais de mécanismes d’insertion sociale, qui aident à retrouver le chemin de l’emploi.

Trois thématiques étaient donc au menu de cette septième journée des insertions.

La thématique « Insertion sociale et professionnelle » était présentée par Julien Van Geertsom, président du SPPIntégration sociale. Pour lui, « les pratiques partenariales » entre CPAS, comme les clusters de petits CPAS ont permis de créer des services d’insertionsocioprofessionnelle locaux qui favorisent l’augmentation du taux d’activation. Sur la formation linguistique, il considère « qu’on ne peut pas conditionner l’octroi du revenud’intégration à la connaissance d’une langue. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’on ne peut pas stimuler l’apprentissage de cette langue. » Il est important de menerdes politiques volontaristes dans ce cadre.

• À travers la thématique « Logement », Nicolas Bernard, professeur aux Facultés universitaires Saint-Louis, était chargé deprésenter – avec un regard constructif – les pratiques innovantes en matière de logement au niveau européen. « Les politiques participatives en matière deprojets urbanistiques » sont pour lui indissociables du logement, car le logement fait partie de la ville. « Dissocier les deux équivaut à créer desghettos. On construit une ville avec ses habitants et non contre eux », déclare-t-il. Mais, dans ces mêmes villes, il est parfois difficile de se loger à prixabordable. Dès lors, des gens se regroupent pour cohabiter. Les coopératives d’habitants participent de cette dynamique, en favorisant le développement du capital social quipermet l’appropriation du logement.

• Enfin, la thématique « Santé et population précarisées » était assurée par Alain Coheur, directeur des Affaireseuropéennes et internationales aux mutualités socialistes. « Un enfant né en banlieue de Glasgow aura 28 ans d’espérance de vie en moins qu’un autre nétreize km plus loin », annonce-t-il. Très souvent, cela fonctionne comme un cercle vicieux : des problèmes de santé peuvent être une cause depaupérisation, et inversement. Et que dire du non accès aux médicaments pour les précarisés ?

Ces thématiques riches ont été l’occasion de présentations et débats intéressants. Et pas seulement dans les hémicycles, la journéeelle-même a favorisé les échanges entre acteurs sociaux de régions et de pays différents.

Baudouin Massart

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