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Regard critique · Justice sociale

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"Fondation d'ART-BW par quatre CPAS : une asbl pour favoriser la création d'entreprises d'économie so"

09-09-2002 Alter Échos n° 126

Environ 45.000 personnes habitent les communes de Braine-le-Château, Ittre, Tubize et Rebecq en Brabant wallon. Leurs CPAS viennent d’adopter le texte qui fonde une asbl dont le but est defavoriser la création d’entreprises d’économie sociale de façon à créer des emplois et à promouvoir la réinsertion des personnesdéfavorisées dans les communes concernées. Pour en parler, Gérard Lemaire et Jean Mairy, président et secrétaire du CPAS de Braine-le-Château1, et MoroLaï, un des travailleurs de Rappel2, une entreprise partenaire.
Dès l’installation des nouveaux CPAS, Gérard Lemaire et son homologue de Tubize Michel Picalausa, se disent : «Il y a des trucs qu’on ne sait pas faire seuls.» Ilscontactent les présidents de Ittre et de Rebecq et, depuis, ils se revoient quasiment tous les mois pour discuter des problèmes qu’ils rencontrent.
L’un de ceux-ci est la réinsertion professionnelle et sociale des minimexés. «À Braine-le-Château, nous dit Gérard Lemaire, nous avions un partenariat avec leVillage n°1 de Braine-l’Alleud qui pouvait accueillir nos articles 60 dans une vaste gamme de métiers. Nous avons dû ensuite chercher une nouvelle piste. Nous nous sommestournés vers l’asbl Rappel, une entreprise d’économie sociale qui récupère des appareils électroménagers et électroniques pour les réparer etles revendre aux plus démunis. Mais nous voulions aller plus loin. Pourquoi une activité comme celle-là ne pourrait-elle pas déboucher sur des contrats àdurée indéterminée?»
Les quatre CPAS, l’AID de Tubize, l’AID nationale (partenaires de Rappel) ont alors entamé une série de démarches et de négociations notamment avec l’Intercommunale duBrabant wallon (IBW), un acteur important de la problématique des déchets et de la récupération.
Ce travail a débouché le 3 juillet sur la signature des nouveaux statuts de Rappel par les partenaires cités. L’objectif est de vérifier le fonctionnement du projetpendant deux ans et sa viabilité en tant qu’entreprise autosuffisante. «Cela permettrait de créer environ quatre emplois définitifs. C’est un premier pas, nous ditGérard Lemaire.»
Création d’Art-BW
Pour soutenir Rappel et la création d’autres entreprises du même type, les quatre CPAS ont décidé de fonder une asbl. «La loi organique ne prévoit pas descollaborations inter-CPAS, nous dit Gérard Lemaire, sauf dans des structures très compliquées comme les associations chapitre 12. Fonder une asbl pure est sans doute unepremière. Le montage n’était pas facile à faire. Nous avons dû trouver la bonne solution juridique.» Jean Mairy poursuit: «Nous ne désirions pascréer un chapitre 12, cela revenait à créer un CPAS supplémentaire, avec un coût énorme. Nous voulions gagner du temps et conserver une souplesse deréaction. Nous allons donc fonder l’asbl “Aide à la Réinsertion par le Travail en Brabant wallon” (ART-BW) dont les statuts devraient être signésprochainement par les quatre CPAS. Avec l’accord des Collèges des quatre communes et de la tutelle provinciale, tout pourrait démarrer officiellement fin novembre. Si cela marche bienavec Rappel, nous pourrions envisager d’autres pistes par la suite comme la récupération de vélos.»
Rappel bénéficie du soutien de la Région wallonne (3.720 euros par engagement d’article 60, 5.082 euros pour l’engagement d’un mi-temps pour encadrer le nouveau projet) et duFédéral qui prend en charge la différence entre les salaires des articles 60 et le total des subsides. Pour Moro Laï, «les travailleurs de Rappel étaientdemandeurs d’un nouveau souffle. Nos démarches ont rencontré des circonstances et des interlocuteurs favorables. Nous sommes à l’aube de notre propre renouveau. Le projetfonctionnait déjà depuis quelques mois de façon officieuse et les chiffres sont positifs, notamment depuis que Recupel rachète ce que nous récoltons et que nous neréparons pas. Nous sommes donc optimistes, malgré le fait que nous travaillions dans un milieu difficile. Nous saluons l’entrée de l’IBW. Cela va nous permettre de travailleravec les parcs à conteneurs de Genappe et de Nivelles, ce qui ne peut que contribuer à la bonne marche de l’entreprise.» Même si l’entreprise se porte bien, travailler avecdes articles 60 n’est pas évident. «En effet, continue Moro Laï. Certaines personnes n’ont jamais connu autre chose que le CPAS et des parents minimexés. Elles doiventréapprendre à respecter des horaires, par exemple. Nous leur donnons une formation pratique. Du côté de la formation théorique, nous sommes un peu en retard. Maisnous les aidons à se restructurer.»
1 CPAS de Braine-le-Château, rue de la Station, 6/8 à 1440 Braine-le-Château, tél.: 02 367 11 16.
2 Rappel, rue du Bon Voisin, 2 à 1480 Tubize (Oisquercq), tél. & fax: 02 355 07 49, courriel: rappel@skynet.be

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