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Regard critique · Justice sociale

Emploi/formation

Aywa : la diversité en pratique

A l’été 2011, Saïd El Maliji et Christophe Sokal lançaient « Aywa » un trimestriel bilingue pour souligner les atouts et les richesses de la diversité. Le 2 décembre 2012, ils organisent les Diwan Awards.

28-09-2012 Alter Échos n° 346

A l’été 2011, Saïd El Maliji et Christophe Sokal lançaient « Aywa » un trimestriel bilingue pour souligner les atouts et les richesses de la diversité. Le prochain aura pour thème l’esprit d’entreprendre. Petite particularité, ce projet n’est pas issu de l’associatif comme on pourrait le croire, mais du secteur privé. Et l’ambition est d’aller au-delà d’une revue au travers d’un événement rassembleur prévu pour le 2 décembre 2012 : les Diwan Awards.

Attiré très tôt par le métier, Saïd El Maliji édite des guides pour vendre Bruxelles en international pour le compte de la Sabena. Ils sont distribués dans 60 escales dans le monde jusqu’à la faillite de la compagnie aérienne. En 2004, il se fait à nouveau remarquer en éditant « Bruxelles à la menthe ». « La Belgique fêtait les 40 ans de la communauté belgo-marocaine. En 1964, la Belgique et le Maroc avaient signé une convention bilatérale pour faire venir les travailleurs marocains. Comme beaucoup de gens actifs, j’étais invité un peu partout, et je me suis dit : « On est train de rater quelque chose. Cette fête, c’est celle de nos parents qui ne sont pas invités. » De là, j’ai eu l’idée de créer ce guide. » Salué par la presse et les annonceurs, il reprend des portraits de gens de toutes les générations… Après trois éditions annuelles, le projet s’arrête.

Et puis, il y a la rencontre avec le futur rédacteur en chef de la revue : Christophe Sokal, journaliste, spécialisé en presse marketing et RH professionnelles, et patron de l’agence Blue Tattoo Communications. Ils décident de créer Aywa, un trimestriel bien léché et axé sur des profils de personnes issues de l’immigration. « C’est important de montrer des gens comme nous – ou exceptionnels  –, qui apportent quelque chose et qui sont des « enrichisseurs », explique le rédacteur en chef. Je sais à quel point cela peut être opportuniste de rentrer là-dedans, mais la nouvelle génération d’humoristes en Belgique est issue de l’immigration. » L’objectif d’Aywa est de parler de la diversité culturelle au sens large, même si inévitablement, la communauté belgo-marocaine est bien représentée pour des raisons historiques. Le but est aussi de parler des talents en entreprises et de ceux qui les emploient. Cela correspond à une demande des entreprises et constitue une source de motivation pour elles.

La diversité, phénomène de mode ?

La revue ne surfe pas pour autant sur la vague. « Parfois des personnes d’origine étrangère créent leur propre entreprise, parce que l’on refuse de les engager, explique Christophe Sokal. Leur créativité, c’est leur capacité à avoir créé une entreprise qui marche. Beaucoup se sont mis dans des opportunités de business dans lesquelles un Belge moyen ne croirait pas. Un entrepreneur sur 2,5 ou 3 est d’origine allochtone. Ce qui nous laisse de la marge au niveau des sujets à traiter. Cela doit transparaître aussi dans des aspects comme la consommation, le « lifestyle ». Il ne faut pas se focaliser seulement sur l’intégration par l’emploi ou l’entreprise. Il faut que les gens puissent également se détendre. »

Aywa est distribué gratuitement à 10 000 exemplaires, de façon ciblée et essentiellement sur Bruxelles. La revue est plutôt bien accueillie, mais les promoteurs du projet n’en vivent pas pour autant. Les rentrées publicitaires permettent de payer le graphiste, l’imprimeur, les traducteurs. Pour le reste, « c’est financé à la sueur ». Tous deux espèrent néanmoins que cette revue va amener un jour sa récompense. En ce moment, ils planchent sur un événement baptisé « Diwan Awards 2012 ». « Il y aura un prix pour un sportif, une femme, les arts et la culture, une personnalité, l’associatif… C’est un ballon d’essai, on va voir comment le public, le privé et les instances réagissent. On va commencer avec la communauté belgo-marocaine », conclut Saïd Maliji. Cette soirée est prévue pour le 2 décembre 2012.

En savoir plus

Aywa – Divers City :
– adresse : rue Dautzenberg, 36 à 1050 Bruxelles
– tél. : 0487 96 56 00
– courriel : info@aywa.be
– site : http://www.aywa.be

Diwan Awards :
– tél. : 0499 90 11 00
– courriel : info@diwanawards.be
– site : http://www.diwanawards.be

Baudouin Massart

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