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"22 ADL ont renforcé leurs méthodologies d'intervention"

02-04-2002 Alter Échos n° 117

À la suite de l’évaluation 1998-2000 des 27 ADL, les agences de développement local, le gouvernement wallon et l’administration1 avaient demandé que 22 d’entre elles,celles dont le développement rencontrait le plus de difficultés, soient accompagnées par un expert extérieur. Une mission a ainsi été confiée auSegefa2, le Service d’étude en géographie fondamentale et appliquée de l’ULg. Elle s’est déroulée de juillet à décembre 2001 et vient de faire l’objetd’un rapport d’activités.3
Au moyen de rencontres, de séminaires de formation et d’un help-desk permettant un suivi sur mesure, le Segefa a identifié puis planché sur six besoins rencontrés par lepersonnel des 22 ADL en question.
Améliorer le diagnostic de la situation communale
Depuis le début, les ADL doivent utiliser la grille d’analyse dite Afom (atouts, faiblesses, opportunités, menaces) pour définir le positionnement et les progrès de leurcommune par rapport à sa stratégie de développement local. Cet outil de gestion important doit en principe être remis à jour annuellement.
L’accompagnement a surtout permis de développer une « boîte à outils » qui permette de s’approprier cet instrument et de l’utiliser convenablement pour dépasser la simpleénumération de caractéristiques de la commune.
Amélioration des choix stratégiques
L’élaboration des plans stratégiques a rencontré des problèmes analogues d’instrumentation. Mais une dimension institutionnelle supplémentaire est apparue, quiaugmente ici les difficultés : le plan doit être élaboré par une « plate-forme stratégique » rassemblant les acteurs locaux à l’initiative de l’ADL.Tantôt la plate-forme ne se mettait pas en place, tantôt elle ne trouvait pas ses marques par rapport au collège des bourgmestre et échevins dont dépend l’ADL,tantôt ses travaux n’aboutissaient pas.
L’intervention du Segefa ne pouvait pas prendre en compte tous ces aspects : elle a consisté en un travail de réflexion et de redéfinition avec chaque équipe sur la basedes ébauches de plan stratégique existantes.
Animation et coordination du partenariat
L’ADL doit se faire connaître et trouver sa légitimité pour développer des actions dans un paysage qui existait avant qu’elle n’arrive. La formation et lapersonnalité des agents sont ici déterminantes. C’est pourquoi le Segefa a organisé à leur attention des formations sur mesure en matière de conduite deréunion, de techniques de brainstorming, et de techniques de motivation et de participation. Mais il reste l’obstacle de la faiblesse des garanties de pérennité des ADL, faute dedécret organique, qui peut s’avérer un obstacle à l’engagement avec des partenaires.
Évaluer l’action
L’aide à l’autoévaluation était un point important de la mission. Deux journées de formation aux méthodologies d’évaluation permanente ont doncété organisées. Le Segefa relève que les équipes des ADL sont demandeuses de plus de clarté politique dans la définition et les orientations dudéveloppement local qu’elles doivent mettre en œuvre.
Appréhender le développement commercial
Les dynamiques de développement du commerce local dépendent de nombre de facteurs supralocaux, y compris même transnationaux. Les ADL ont du mal à s’y attaquer et àsituer leurs marges de manœuvre, alors qu’elles (et leurs interlocuteurs politiques) perçoivent bien que nombre de questions stratégiques se jouent en la matière. Le travailici a essentiellement consisté en une supervision au cas par cas, au moyen d’un help-desk permanent : soutien technique à la réalisation d’enquêtes, de relevés,à l’analyse des résultats, etc.
Sortir de l’isolement
Les différentes formations ont permis au Segefa de noter l’isolement qu’éprouvent les agents de développement local : manque de reconnaissance au sein de leur commune, peud’échanges avec les collègues des autres communes, pas de feedback de l’administration régionale, plus d’outil spécifique qui fasse circuler l’information, etc.L’importance de rencontres est d’autant plus forte du fait de la rotation relativement forte des agents.
Le Segefa relève aussi une série de difficultés qui sortaient du cadre de sa mission.
> Lourdeurs et formalités induites par le fait que les agents font partie de la fonction publique locale, statut peu adapté à certaines spécificités de leuraction.
> L’organigramme des ADL est peu opérationnel et la répartition des responsabilités entre le collège et la plate-forme n’est pas optimale.
> Manque de responsabilité ou de disponibilité chez l’échevin ou le bourgmestre dont dépend l’ADL.
> Instabilité et rupture de continuité suite aux élections communales.
> Chevauchements, doubles emplois ou démarches à refaire, entre le plan stratégique de l’ADL, le Plan communal de développement rural, les actions à programmerdans le cadre de Leader+, etc.
1 Contact à l’administration : Ariane Bogaerts, première attachée, tél. : 081 33 43 43, e-mail : A.Bogaerts@mrw.wallonie.be
2 Segefa, Université de Liège, Institut de géographie (B11), allée du 6 Août 2, Sart Tilman à 4000 Liège, tél. : 04 366 56 23, fax : 04 366 5630, e-mail : B.Merenne@ulg.ac.be, site Web : http://www.ulg.ac.be/geoeco/segefa
3 Disponible sur le site Web du Segefa ou sur le site http://www.emploi.wallonie.be du ministère régional.

Thomas Lemaigre

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