L’arrêté royal de 2016 institue la réinsertion des travailleurs malades de moyenne et longue durée. Côté pile, il y a l’opportunité de reprendre sa carrière, voire de se réinventer, en dépit de la maladie. Côté face, il y a des trajets qui n’auraient de «réintégration» que le nom: dans sept cas sur dix, l’employé est déclaré inapte et finit quasi systématiquement par quitter l’entreprise. Premier bilan après trois ans d’«activation» des travailleurs malades.
Il y a des idées que les gouvernements se transmettent comme un bâton de course-relais.
Celle de donner un coup de pied dans la fourmilière des travailleurs malades avait déjà donné lieu à plusieurs mesures sous les gouvernements Verhofstadt II et Di Rupo. Elle sera finalement concrétisée sous le gouvernement Michel par la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Maggie De Block, qui prendra en main son exécution.
L’arrêté royal du 28 octobre 2016, en application depuis le 1er décembre 2016, consacre donc les fameux «trajets de réintégration» pour travailleurs en incapacité de travail (à l’exception des accidentés du travail et victimes d’une maladie professionnelle). Un pas de plus vers l’État social actif: selon les prévisions de la ministre à l’époque, la mesure devait permettre à 10.000 travailleurs de se remettre au travail. Dans un contexte de montée en flèche du nombre d’incapacités (en 2015, leur co...