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Santé, emploi, logement : le RWLP travaille sur accès et exercice des droits

Depuis janvier 2004, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP)1 développe en Région wallonne une démarche intitulée « Accès etexercice des droits », avec la participation active de personnes vivant des difficultés dans ces domaines et de nombreuses associations les accompagnant, membres ou non du RWLP.

02-07-2006 Alter Échos n° 211

Depuis janvier 2004, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP)1 développe en Région wallonne une démarche intitulée « Accès etexercice des droits », avec la participation active de personnes vivant des difficultés dans ces domaines et de nombreuses associations les accompagnant, membres ou non du RWLP.

Ce 22 juin, le Réseau présentait les actes regroupant les travaux centrés sur l’accès au logement, à l’emploi, à la santé etréalisés au cours de la seconde étape de la démarche « Accès et exercice des droits » de décembre 2004 à juin 2005 au travers « d’assemblées detravail » organisées en divers lieux de Wallonie.

Lors de celles-ci, sur la base de leur réflexion propre et avec l’éclairage d’orateurs issus de centres d’études, d’universités, d’organisations sociales et despouvoirs publics, les participants ont tenté de comprendre pourquoi et comment l’accès et l’exercice des droits pouvaient être limités, voire empêchés. Cestravaux ont été présentés aux parlementaires wallons par les participants à la démarche lors d’une rencontre en séance publique de la Commission del’Action sociale et de la Santé du Parlement wallon le 27 juin 2005.

Une vingtaine d’associations sont membres du Réseau; une vingtaine d’autres y sont invitées. En janvier, trois organisations (ATD Quart-Monde, Dignitas, Luttes SolidaritéTravail) l’ont quitté en critiquant son mode de fonctionnement, mais elles ont participé aux travaux ici recensés.

Du vécu à l’analyse

« Si on a une proposition d’emploi, lorsqu’il faut donner son adresse, ou l’adresse d’un centre d’accueil, on est identifié comme instable, on passera au candidat suivant. »

« Un salaire minimum doit permettre d’affronter les pubs à la TV et de satisfaire les besoins pour être comme tout le monde. »

« Il est courant d’attendre le remboursement des frais de la visite chez le médecin pour acheter les médicaments. »
Trois témoignages glanés au hasard dans l’ouvrage « Accès et exercice des droits en Région wallonne » que publie le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté.Des témoignages qui illustrent la limitation ou l’interdiction d’accès aux droits fondamentaux que constituent le droit au logement, à l’emploi et à la santé.

À côté du vécu, il y a aussi les analyses. Coordinateur du projet du RWLP « Vers une Wallonie sans pauvreté d’ici 2025 », Joseph Charlier liste ainsi desséries de difficultés d’accès à ces droits – difficultés qui souvent s’imbriquent et se renforcent entre elles, et en génèrent d’autres (scolaires, derevenus, de familles éclatées,…) qui en retour redoublent les premières. Sur le logement: offre insuffisante de logements privés en bon état et abordables,comportements discriminatoires de propriétaires, offre insuffisante de logements sociaux de qualité, accès à ceux-ci qui ne va pas toujours à qui en a le plusbesoin, réquisition inappliquée de logements inoccupés, etc. L’emploi? Pénurie d’emplois moins qualifiés, discriminations à l’embauche, statutsprécaires, effets pervers de « l’activation » des chômeurs, etc. La santé? Exclusion des plus démunis de l’assurance maladie, prise en charge insuffisante de certainstraitements, aide variable des CPAS dans le remboursement des soins, etc.

Se recentrer

Mais désormais, il s’agit d’atterrir. « On ne peut pas aller de front sur tout », convient la présidente du Réseau, Christine Mahy. Des actions prioritaires sont donc àdéfinir, elles se feront à travers des « tables rondes » et journées « intelligences citoyennes ». Le plan de travail se met en place avec des associations membres du réseaudans trois Régions de Wallonie, le souci du RWLP étant d’ancrer l’action sur un « territoire ». Une inscription territoriale qui servira aussi à élargir le réseauà d’autres associations non membres. La réflexion reprendra donc en septembre, successivement sur la santé à Charleroi sous l’égide de « La Rochelle », le logementavec « La Moisson » à Sainte-Ode et l’emploi avec « Le Créneau » à Liège.

« L’analyse approfondie portée par les personnes en situation de précarité, par les travailleurs et responsables des associations, par les interlocuteurs extérieurs auréseau et la mise en commun de ces différentes analyses, devraient permettre de dégager les enjeux essentiels sur chaque thématique dans lesquels toutes les parties sereconnaissent, explique encore Christine Mahy. Fort de cela, il s’agira alors de travailler la concrétisation de ces enjeux communs dans une relation avec le monde politique et ses organesexécutifs aux différents niveaux de pouvoir. »

1. RWLP, rue d’Enhaive, 302 à 5100 Jambes – tél. : 081 31 21 17 – rwlp@skynet.be

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