Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Archives

Relogeas privilégie la « brique accompagnée » à Gilly

À Gilly, l’association de promotion du logement (APL) Relogeas1 vient d’inaugurer quatre logements d’insertion dans une ancienne écoledésaffectée, au cœur d’un quartier résidentiel. Mais faire du logement ne suffit pas, c’est pourquoi l’association s’appuie sur laméthodologie de la « brique accompagnée », seule garante d’une réelle réinsertion par le logement.

06-06-2008 Alter Échos n° 253

À Gilly, l’association de promotion du logement (APL) Relogeas1 vient d’inaugurer quatre logements d’insertion dans une ancienne écoledésaffectée, au cœur d’un quartier résidentiel. Mais faire du logement ne suffit pas, c’est pourquoi l’association s’appuie sur laméthodologie de la « brique accompagnée », seule garante d’une réelle réinsertion par le logement.

On y entre par la cour. Sur un mur extérieur, quelques fresques à demi effacées par le temps évoquent quelques personnages de BD. La cour devra êtrerafraîchie mais cela fera partie d’une prochaine étape. Les abords seront aménagés en concertation avec les locataires. Peut-être y plantera-t-on de laverdure… ou bien cela restera-t-il une cour… L’ancienne école désaffectée de la rue Paradis des Chevaux accueille aujourd’hui quatre logements d’insertion– des studios, pour être précis. Deux appartements familiaux à loyer modéré sont également prévus sur le site. Le chantier devrait commencerincessamment.

Les logements

L’école appartenait aux « Œuvres paroissiales de Gilly, Saint Rémy, Sart Allet et Sart Culpart ». À l’état de chancre, le bâtimentsubissait de plus en plus de dégradations (incendie, etc.). Aussi a-t-il été cédé à l’asbl Relogeas par le biais d’un bail emphytéotiquede 27 ans. « Nous avons obtenu les accords et les fonds pour créer six logements pour des personnes sans abri ou mal logées, en état de précarité et en voied’insertion socioprofessionnelle (en formation principalement dans l’économie sociale, en médiation de dettes) ainsi que pour recréer un cadre de vie agréableau cœur de ce quartier », expliquent les représentants de l’association. Le but est aussi que des stagiaires en formation dans des entreprises d’économie socialeparticipent au chantier. Les quatre logements d’insertion ont été réalisés par une entreprise privée (Favier), tandis que les deux autres logements serontrénovés par l’entreprise de formation par le travail (EFT) Quelque chose à faire.

Un projet avait initialement été rentré pour le programme logement 2004-2006 de l’ancrage communal, mais la Région n’avait réservé de l’argent que pourles quatre logements d’insertion. Il a fallu demander un subside supplémentaire pour les deux autres. De là ce chantier en deux temps. En tout, la rénovation totale du sitereprésente un budget de 360 000 euros. Relogeas met aussi la main à la poche en assumant une partie des travaux par le biais « d’un prêt hypothécaire calculésur base des faibles loyers perçus ». Des dons ont permis de boucler le budget : Loterie nationale, Fortis Foundation of Belgium, Uniter Found, Fondation Drèze ou encoreMercurian.

La « brique accompagnée »

Créer du logement n’est pas tout, estime-t-on chez Relogeas : « Se stabiliser dans son habitat, se l’approprier et y créer son lieu de vie deviennent parfois des actes biendifficiles à poser lorsque les histoires de vie ou les parcours éducatifs chaotiques ont conduit les personnes à ne pas acquérir certains réflexes ou habitudescommunes de paiements locatifs, d’entretien du logement, de liens sociaux avec les voisins et le quartier. » Anne-Catherine Rizzo, coordinatrice de l’asbl, estime que l’accompagnement socialest primordial et n’hésite pas à parler de « brique accompagnée ».

« C’est cet accompagnement social qui détermine l’attribution au vu du projet des différentes personnes, poursuit-elle. Nous sommes attentifs au profil, à ladiversité culturelle… On évite de mettre ensemble des personnes avec des problématiques similaires. »

À ce jour, Relogeas loge 25 personnes. « Un contrat de transit dure trois ans au maximum, précise Anne-Catherine Rizzo. Mais si la personne se réintègre plusvite, par exemple en trouvant un emploi, on l’accompagne alors vers un logement qui correspond mieux à sa réalité. »

On sera tenté de dire que Relogeas aide les personnes à devenir autonomes… Ce qui fait sourire Anne-Catherine Rizzo : « Je ne connais personne d’autonome. Moi-même, jesuis incapable de changer une roue de voiture ! Ce qui est important, c’est de recréer un ensemble de liens sociaux, de soutiens, c’est que la personne sache quel service elle peut contacter,sur qui elle peut s’appuyer… »

1. Relogeas
– adresse : rue de Monceau-Fontaine, 42/11 à 6031 Monceau-sur-Sambre
– tél. : 071 31 40 07
– gsm : 0473 62 46 92
– courriel : ancat_rizzo@hotmail.com

Baudouin Massart

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)