Le 1er juillet, le Commissaire européen chargé de l’emploi et des affaires sociales, M. Padraig Flynn, s’est félicité du rapport final1 du groupe d’experts qui aplanché, depuis mai 1995, sur l’impact social des nouvelles technologies de l’information, notamment sur l’emploi. Ce rapport est une contribution au processus initié en 1996 par leLivre vert « Vivre et travailler dans la société de l’information: priorité à la dimension humaine »2.
Dans son rapport, le groupe d’experts présente une série de recommandations pour que la « société de l’information » ait une vocation d’intégration sociale. Cespropositions traitent de sujets tels que l’économie, l’emploi, la cohésion régionale, la santé, la démocratie, etc. Parmi les thèmes abordés, onretrouve trois questions fondamentales:
n l’acquisition de compétences: les experts considèrent que le savoir devient vite obsolète: « Les technologies rajeunissent à mesure que la main-d’oeuvre vieillit ». Ainsi,dans les dix prochaines années, le fossé risque de s’agrandir entre les « nantis » et les « exclus » de l’information. Ils préconisent donc d’importants investissements de la partdes secteurs public et privé dans la formation, l’éducation et l’apprentissage permanent.
n la lutte contre l’exclusion: devant ce risque de voir une société à deux vitesses face à l’information, les experts proposent que les nouvelles technologies soientconçues en fonction des besoins humains, et non plus seulement économiques. L’intégration des « moins favorisés » (handicapés, personnes âgées,chômeurs, migrants, etc.) passerait donc par une décision politique car, pour le « marché », ces groupes ne représentent pas des consommateurs dignes d’intérêtcommercial.
n l’impact sur l’emploi en termes d’organisation du travail et de création d’emplois. Dans la société de l’information, la flexibilité (souplesse) et le travail àdistance ou « télétravail » (décentralisation) sont les deux nouvelles modalités d’organisation. Mais le rapport souligne les limites à la flexibilité:précarité de l’emploi, conditions de travail difficiles, stress… Les experts préconisent de renforcer la sécurité de l’emploi et d’étendre lalégislation sur la sécurité sociale aux « télétravailleurs ». Quant à l’hypothèse d’une création massive d’emplois suite à l’introductionde ces nouvelles technologies, le groupe d’experts doute de sa véracité. Faute d’un socle social commun à l’échelle européenne et mondiale, la »société de l’information » favoriserait plutôt les délocalisations sauvages, à la recherche du coût social minimum.
1 « Construire la société européenne de l’information » (réf: CE-V/8-97-001-FR-C), disponible sur Internet à l’adresse suivante: http://www.ispo.cec.be ou auprès de la Commission européenne, DG V/B/4, rue Joseph II, 27 à 1049 Bruxelles.
2 Réf.: COM (96) 389 final. Disponible sur Internet: http://www.europa.eu.int/en/comm/dg05/general/docs/is_gr_bk/cover.htm. Ou auprès de la Commission européenne(cfr adresse ci-dessus).
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