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Quelques réponses pour contrer la violence sexuelle entre jeunes

Début mars, la France fut le théâtre de plusieurs marches répondant à l’appel de femmes des banlieues, sous le cri  » ni putes, ni soumises « 1. Parmiles éléments moteurs de la mobilisation: le constat de la difficulté d’être fille dans certains quartiers aujourd’hui. Par ailleurs, le ministre françaisdélégué à l’Ensei-gnement scolaire, Xavier Darcos, constatait l’augmentation du nombre de « cas d’actes graves de violences sexuelles » dans les établissementsscolaires français.

01-08-2005 Alter Échos n° 140

Début mars, la France fut le théâtre de plusieurs marches répondant à l’appel de femmes des banlieues, sous le cri  » ni putes, ni soumises « 1. Parmiles éléments moteurs de la mobilisation: le constat de la difficulté d’être fille dans certains quartiers aujourd’hui. Par ailleurs, le ministre françaisdélégué à l’Ensei-gnement scolaire, Xavier Darcos, constatait l’augmentation du nombre de « cas d’actes graves de violences sexuelles » dans les établissementsscolaires français.

Ces problèmes de soumission, de virginité exigée, de violences sexuelles, nombre d’associations les constatent également en Belgique et s’investissent entre autres pourl’éducation au respect particulièrement dans le domaine de la vie sexuelle et affective. Deux exemples, à Namur et à Bruxelles.

Une nécessaire action de prévention

À Namur s’est constitué un groupe de travail autour de la prévention des délits sexuels. Il cherche à mettre en place les modalités d’une action enmatière d’éducation sexuelle et af-fective, tant à partir des milieux scolaires, que des milieux de vie de groupes (écoles de devoirs, maisons de jeunes, organisations dejeunesse…). Cette initiative, portée par l’association d’aide en milieu ouvert (AMO) Passages2, fait suite à l’interpellation d’une juge de la jeunesse namuroise. Lors d’unepremière rencontre, représentants de centres de guidance, de la justice, de services d’aide à la jeunesse, d’AMO, de centres psycho-médico-sociaux, de service d’aide auxvictimes, d’éducateurs scolaires… se sont retrouvés autour du « constat de l’augmentation des délits sexuels commis par des jeunes sur des jeunes ». Ils continuent àréfléchir ensemble aux modalités d’action.

Au-delà de la sexualité, le respect en général

Modules d’animation de groupes intitulés « éducation sexuelle et affective » et « citoyenneté responsable », c’est par ce biais que le Planning Marolles3, à Bruxellesconçoit son action dans le domaine. Ce centre de planning familial organise en effet des animations dans les écoles, notamment. En parallèle avec les consultationsmédicales, psychologiques, juridiques…, le centre consacre une partie de son action à un volet d’information et de prévention. « Ces animations sont des momentsprivilégiés, qui permettent aux jeunes de parler de ce qu’ils désirent, de ce qu’il ont sur le cœur. Ce sont des moments d’écoute et de parole », expliqueVéronique Fraccaro, animatrice pour le Planning. Ils sont construits à partir de l’idée que la thématique de la citoyenneté peut se décliner autour d’uneapproche tant politique, environnementale que sexuelle ou affective, et que la citoyenneté est liée au respect d’autrui et aussi de soi. « Nous ne sommes pas là pour leur bourrerle crâne d’informations sur la contraception, les maladies sexuellement transmissibles ou autres. On ne touche pas uniquement au médical, au corporel. On parle des sentiments, desémotions, de ce qui touche à l’affectif, des traditions, du mariage, de l’histoire… », poursuit-elle, entendant dépasser la vision limitée que d’aucuns ont del’action d’un planning familial comme un lieu où l’on traite des grossesses non désirées et du sida.

« Depuis le 11 septembre et avec la guerre en Irak, on constate un véritable conditionnement religieux auprès des jeunes, mêlé à une agressivité croissante.(…) On a l’impression d’un renforcement du puritanisme », explique Véronique Fraccaro. Elle constate un paradoxe dans les attitudes comme ces jeunes filles qui portent le voile et ontcomme idoles les « nénettes » qu’on voit sur MTV et, plus globalement, les « hypocrisies », les mensonges qui sont préférés aux revendications, au combat, comme dans le cas dela virginité. Elle renvoie à la manière dont ont été conçues les politiques d’immigration et d’intégration, notamment à Bruxelles, oùles communautés vivent centrées autour de quartiers spécifiques, fermées sur elles-mêmes.

Des perspectives dans le cadre scolaire

En matière d’éducation sexuelle et affective, à partir du cabinet de la ministre de la Santé, Nicole Maréchal, une réflexion est en cours avec les acteursen milieu scolaire. Une recherche, état des lieux, est lancée et actuellement menée par l’ULB. Un colloque forum réunissant les initiatives existantes devrait prendreplace en septembre et des expériences pilotes pourraient débuter dans les écoles au mois de janvier 2004.

1. http://www.macite.net

2. Passages, rue Godefroid, 26 à 5000 Namur, tél. : 081 22 47 80, courriel : passages.a.m.o.@skynet.be,
contact : Colette Dispa.
3. Planning Marolles, rue de la Roue, 21 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 511 29 90, contact : Véronique Fraccaro.

Catherine Daloze

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