Dans le cadre du budget 2001 de la Province du Brabant wallon, le conseil vient de voter majorité (PRL-PS) contre opposition (PSC-Écolo) la supression de la subvention allouéejusqu’alors aux associations d’éducation permanente1, et ce dès cet exercice. La réaction du secteur et de l’opposition ne s’est pas faite attendre.Points de vue.
« C’est purement et simplement scandaleux, s’insurgent les porte-parole du secteur2. Cette décision, sans concertation ni préalable, est un coup de poignard à desdizaines d’associations. Elle témoigne du mépris dans lequel sont tenues les organisations par l’autorité provinciale. La position du groupe socialiste est pour nousinexplicable, décevante et lourde de conséquences.
La somme retirée est inscrite au budget 2001, mais couvre les frais engendrés pour l’année 2000 et la première moitié de 2001. Conséquences : unevingtaine d’emplois, dont une majorité sous statuts Prime ou ACS, sont directement menacés. Les obligations de préavis risquent de placer les employeurs dans des situationsfinancières difficles. Au risque de menacer d’autres emplois, voire les institutions elle-mêmes. Sans compter la suspension, voire” la suppression de nombreux servicesofferts au public… Sans compter aussi le risque d’effet boule-de-neige dans d’autres Provinces. »
Le secteur est soutenu par le Conseil supérieur de l’Éducation permanente qui vient de décider de faire part à Emmanuel Hendrickx4, gouverneur de la Province, de sonsoutien et de sa solidarité avec les organisations du Brabant wallon.
Côté politique, c’est l’effroi dans l’opposition.
Alain Trussard, conseiller provincial Écolo : « C’est un vol organisé. La Province a des engagements à respecter vis-à-vis des associations. On ne peut modifier de lasorte le contrat unilatéralement. Le PS vient de vendre ses meubles de famille. La majorité ne va sans doute pas monter à la tribune pour reconnaître son erreur, mais ilest fort probable que des négociations aient lieu durant l’été et qu’une modification budgétaire intervienne en septembre. »
Même son de cloche au PSC. Albert Dalq : « Nous sommes montés aux barricades dès présentation du budget. Le minimum à faire aurait été de reporter lasuppresion du budget en 2003, pour permettre aux associations de se retourner. Cela dit, ça commence à parler dans les couloirs. Le Gouverneur n’est pas insensible àl’opération carte postale lancée par les associations3. Une modification pourrait intervenir après les vacances. »
Au niveau de la députation permanente5, Anne-Marie Léonard, députée permanente en charge de l’Éducation permanente, précise « qu’il nes’agit en aucun cas d’un désaveu du travail et des efforts déployés par les acteurs du secteur. La députation n’avait pas d’autres choix qued’être logique avec elle-même en acceptant les conséquences du recadrage des actions provinciales élaboré par le ministre wallon des Affairesintérieures. Charles Michel souhaite en effet que les Provinces se spécialisent dans des domaines d’actions plus particuliers. Résultat : une vaste réorganisation etun transfert budgétaire du Fonds des provinces au profit du Fonds des communes. Les moyens mis précédement à la disposition des Provinces le seront à d’autresinstitutions. Lesquelles devraient donc être capables de mieux subventionner les initiatives prises en matière d’éducation permanente. Nous sommes conscients que lesrestrictions qui nous sont imposées risquent de poser des difficultés à certaines associations. Nous les assurons de notre soutien et ferons tout ce qui est en notre pouvoir pourconvaincre les autres acteurs politiques d’assumer leurs responsabilités. Comme nous assumons les nôtres. »
Au cabinet du ministre de Rudy Demotte6, on n’a pas encore été interpellé par le secteur. Il n’y a donc pas de position officielle. « Certains prétendent que laCommunauté française pourrait compenser, précise Yannick Samzun, attaché auprès du ministre. À priori, il n’en est pas question. Si nous devons palierles déficiences des autres niveaux de pouvoir, on est parti pour la gloire ! Cela dit, à leur demande, les députés permanents socialistes seront reçus par leministre pour faire le point sur la question. Nous ignorons actuellement le contenu exact de leur demande. »
1 Le reglement provincial prévoit « sous réserve des crédits disponibles », la prise en charge de 25 % des coûts de fonctionnement des mouvements agréés. Dansles faits, l’intervention réelle est de 6,86 %, soit 6 millions de francs.
2 Serges Noël (067 21 94 68), Jean-Marie Paquay (0497 44 62 03) et Serges Morciaux (010 81 40 50)
3 50.000 cartes ont été éditées et sont épuisées. Des cartes virtuelles sont disponibles sur les sites http://www.cesep.be/bw ou http://www. Informaction.be.tf
4 Gouverneur de la Province : 010 23 67 67.
5 Députation permanente du Brabant wallon : 010 23 60 11
6 Cabinet de Rudy Demotte : 02 221 88 11.
Archives
"Province du Brabant wallon : fin des subsides pour l'éducation permanente"
vincent
18-06-2001
Alter Échos n° 100
vincent
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