«Non, punir des parents qui mendient avec leurs enfants n’est pas une solution», écrivent une trentaine d’associations dans une carte blanche (publiée dans La Libre le 4 mai 2022) en réaction à la décision de la Ville de Bruxelles d’interdire la mendicité avec des mineurs de moins de 16 ans. «Il est à craindre que, sous couvert de la protection des droits de l’enfant, ce soit bien une ‘chasse aux pauvres’ de l’espace public et une criminalisation de la mendicité, qui soit à l’œuvre», déplorent aussi les signataires parmi lesquels Dune, Infirmiers de rue, Rom en Rom asbl, Ligue des droits humains, Santé mentale & Exclusion sociale (Smes), etc.
Or, cette logique répressive, envers les personnes qui vivent à la rue et qui mendient, et particulièrement envers les Roms, semble se répéter. Un sujet à plusieurs reprises traité dans nos colonnes ces dernières années.
En 2011, Christine Defraigne, alors sénatrice MR, avait déposé une proposition de loi qui visait à durcir l’arsenal pénal lié à «l’exploitation de la mendicité». «Quand la prévention ne marche pas, il faut penser à la répression, comme à un électrochoc», justifiait la libérale. Elle proposait de lourdes amendes, voire des peines de prison, séparant les parents de leurs enfants. («Faut-il interdire la mendicité des enfants?», AÉ 331). Koen Geurts, coordinateur du service Roms et gens du voyage du centre d’intégrat...