Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Luxembourg : cellule provinciale verte pour locataires sociaux

La province de Luxembourg mène un vaste projet de sensibilisation des locataires sociaux aux enjeux environnementaux.

27-04-2010 Alter Échos n° 293

La province de Luxembourg mène depuis plus d’un an un vaste projet de sensibilisation des habitants de logements sociaux et d’agences immobilières sociales (AIS) aux enjeuxenvironnementaux.

Issue des discussions menées dans le cadre du projet de prospective territoriale Luxembourg 20101, la Cellule développement durable (CDD) de la Province de Luxembourg aété mise en place par la députée permanente Isabelle Poncelet (CDH)2. Une des priorités qui est apparue est d’isoler les bâtimentsparticulièrement énergivores tout en aidant les moins nantis. Depuis plus d’un an, la CDD s’est donc lancée dans un vaste projet de sensibilisation des locataires de logementssociaux et d’AIS aux enjeux environnementaux. Partant du constat que « les habitants des logements sociaux sont rarement conviés au débat sur le développement durabledu fait de leur exclusion sociale », la cellule a décidé de les former « en partant des questions concrètes de l’énergie, de la gestion desdéchets et de la consommation ». Dans un premier temps, l’accent a été mis sur les économies d’énergie.

« Nous avions remis un dossier au cabinet d’André Antoine (CDH), à l’époque en charge du Logement et de l’Énergie, explique Isabelle Poncelet. Et nous avonseu une subvention qui nous a permis d’engager un assistant social et éco-conseiller. » Le projet a pu ainsi démarrer début 2009. « Pour toucher leslocataires, nous avons contacté les comités consultatifs et deux sociétés de logements, Habitation Sud Luxembourg et le Foyer Centre Ardenne, raconte Gérard Graisseen charge du projet3. Deux groupes de dix familles ont été formés. » Le travail mené à Athus semble le plus abouti aujourd’hui. S’il n’y a pasde problèmes de consommation d’énergie, les maisons sont néanmoins humides. Le travail mené a permis de découvrir que le problème n’était pas dûau fait que les gens n’aèrent pas assez (dixit la SLSP) ou aux vides ventilés (dixit les locataires), mais au remplacement des chaudières à mazout par deschaudières au gaz à haut rendement. Apparemment, les anciennes chaudières pompaient l’air intérieur des maisons entraînant la ventilation, tandis que le nouveausystème aspire uniquement de l’air à l’extérieur. Comme réponse à ce problème, la solution envisagée est d’installer une ventilation mécaniquecontrôlée.

Un projet qui s’étend

Petit à petit, le projet prend de l’ampleur, s’adaptant aux spécificités locales. Il progresse grâce, entre autres, au partenariat avec les Équipes populaires duLuxembourg. « Ils sont dans le projet, parce qu’ils ont mené des campagnes de sensibilisation sur l’énergie dans les logements », nous dit Gérard Graisse.Pour lui, la réussite de ce partenariat repose sur plusieurs éléments : avoir un référent dans les groupes de locataires, pouvoir compter sur un technicien poursuivre le groupe. Et le projet fait des émules dans les autres sociétés de logement social : un groupe a vu le jour à Neufchâteau, un autre à Bertrix, tandisqu’un autre est en passe d’être créé à Rochefort. Concernant les AIS, il a déjà été convenu avec Gestion logement Sud-Luxembourg de travailleruniquement avec les logements situés sur le territoire de la commune d’Arlon. L’AIS Nord-Luxembourg, elle, travaille avec des locataires qui vivent dans un ancien centre de vacances (33maisons). Actuellement, une centaine de personnes sont suivies.

Et les idées fourmillent. Des contacts ont été pris avec Lire et Écrire Luxembourg qui a décidé d’intégrer l’efficacitéénergétique dans ses cours. Il est également prévu de prendre contact avec les agents communaux des projets de cohésion sociale (PCS), afin de voir si lesformations de la Cellule pourraient rentrer dans leurs programmes d’action. De même, la cellule a pris langue avec les tuteurs d’énergie des CPAS en vue d’une mise en réseau.« Enfin, ajoute Isabelle Poncelet, nous allons contacter le Fonds de réduction du coût global de l’énergie (FRCE) pour assurer le rôle d’Entité locale pouroctroyer des prêts à taux réduit aux particuliers pour leurs rénovations destinées à économiser l’énergie. Pour ce faire, il faut que 10 %du public emprunteur soit dans des conditions « défavorisés ». »

Quant au projet lui-même, il est clair qu’il va falloir renouveler la subvention, « mais vu l’écho important, cela ne devrait pas poser de problème »,estime la députée provinciale.

1. www.luxembourg2010.be
2. Isabelle Poncelet :
– adresse : rue Chantraine, 2 à 6720 Habay-la-Neuve
– tél. : 063 60 84 30
– courriel : i.poncelet@province.luxembourg.be
3. Gérard Graisse :
– Province de Luxembourg, Cellule développement durable
– adresse : square Albert 1er, 1 à 6700 Arlon
– tél. : 063 221 6 61
– courriel : g.graisse@province.luxembourg.be

Baudouin Massart

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