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L’Observatoire critique des médias, version belge d’Acrimed

Créé il y a six mois dans le cadre des groupes de travail de la plateforme «Tout Autre Chose», l’Observatoire critique des médias belge s’inspire du site français Acrimed[1]. Son travail se structure autour de trois axes, avec une position plus avancée sur le renouvellement du contrat de gestion de la RTBF.

Interview d'Alexander De Croo par Thomas Gadisseux, sur le plateau de la RTBF

Créé il y a six mois dans le cadre des groupes de travail de la plateforme «Tout Autre Chose», l’Observatoire critique des médias belge s’inspire du site français Acrimed[1]. Son travail se structure autour de trois axes, avec une position plus avancée sur le renouvellement du contrat de gestion de la RTBF.

Quel point commun y a-t-il entre la SNCB et la critique des médias en Belgique? En mars 2016, des militants de Tout Autre Chose distribuaient dans les gares une fausse édition du journal Métro sur la SNCB. «On voulait proposer un discours sur le rail différent de celui qu’on entend habituellement dans les médias», explique Olivier Malay qui a coordonné l’opération.

Un an plus tard, ce jeune doctorant de l’UCL coordonne avec Robin Van Leeckwijck l’Observatoire critique des médias qui a vu le jour fin 2016 au sein de la plateforme Tout Autre Chose. «On a lancé un événement Facebook en décembre 2016 sur le thème ‘Créons un Acrimed à la belge’», se souvient Robin Van Leeckwijck, ancien étudiant en Information et Communication de l’ULB qui a réalisé son mémoire sur la communication des mouvements sociaux. Une soixantaine de personnes répondent à l’appel. Le groupe est lancé.

«Le groupe ‘télévision’ est clairement le groupe le plus avancé et le plus revendicatif.» Olivier Malay, Tout Autre Chose

Six mois plus tard, elles sont encore une trentaine à se rassembler tous les mois. D’autres épinglent et commentent des news sur le groupe Facebook. «Il y a beaucoup de jeunes militants sans véritable expérience journalistique pour qui changer la société passe par changer les médias», indique Olivier Malay. À leurs côtés, on retrouve des noms plus connus de la critique des médias comme Bernard Hennebert, Jean-Claude Garot ou encore Manu Abramowicz, coordinateur du site antifasciste Résistance(s). «Leurs contributions sont souvent précieuses, précise Olivier Malay. Ils sont là en tant qu’experts et amènent des éléments de réflexion dans nos discussions.»

Une critique élitiste?

Le travail de l’Observatoire critique des médias s’articule autour de trois groupes: télévision, radio et presse écrite. «Le groupe ‘télévision’ est clairement le groupe le plus avancé et le plus revendicatif. On est dans l’actu puisque les discussions ont lieu en ce moment autour du renouvellement du contrat de gestion de la RTBF 2018-2022», confie Olivier Malay. Le 20 juin prochain, un représentant de l’Observatoire critique des médias sera d’ailleurs auditionné à ce sujet par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Dans les autres groupes, le travail se met en place plus lentement. Pour le groupe «radio» par exemple, certains membres sont en train de réaliser ce qu’ils appellent des analyses «minute», c’est-à-dire qu’ils passent au crible les journaux parlés sur une période donnée et, à partir de ce matériel, dressent des constats. «Nos relevés montrent par exemple que les médias accordent moins de place aux femmes et aux minorités», résume Olivier Malay. Autre point d’analyse, le traitement médiatique réservé aux syndicalistes. «On leur donne brièvement la parole. Le plus souvent en cas de grève pour justifier leur action et son impact sur les usagers. À l’inverse, les médias tendent plus facilement le micro aux représentants du monde patronal.»

Des relevés et des constats sur lesquels les différents groupes de travail sont en train de se pencher. Selon Robin Van Leeckwijk, des fiches d’analyse seront rendues publiques dès que ces groupes se seront mis d’accord sur «une méthode de validation des contenus». Des fiches qui, nous promet-on, seront bientôt diffusées largement. «La critique des médias est trop souvent perçue comme élitiste, regrette Olivier Malay. Nous on veut populariser ça et diffuser ces fiches largement sur les réseaux sociaux de manière que tout le monde puisse se les approprier.»

 

[1] Acrimed pour «Action, critiques, médias». Site français disponible sur : www.acrimed.org.

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Francois Corbiau

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