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"La commune de Somme-Leuze a choisi d'intégrer ses résidents permanents en campings"

27-08-2001 Alter Échos n° 103

Forte de 4.250 habitants, la commune de Somme-Leuze compte près de 460 résidants permanents dans des zones de loisirs. Ces derniers sont concentrés principalement dansl’entité de Noiseux, où l’on compte quelque 400 résidants permanents, d’une part, et environ 500 « habitants classiques », d’autre part. A ce jour, la commune a mis sur pieddifférentes initiatives pour résoudre cette situation. Willy Borsus, bourgmestre de Somme-Leuze1 : « Nous avons mené une opération de socialisation vis-à-vis desenfants des domaines (animation, contacts, atelier de lecture, créativité…)2. En matière de logement, un service a été créé dans le cadre duplan social intégré : cela consiste à accompagner les gens dans la recherche de logements (ADIL, etc.), régler des problèmes de salubrité,… Unetroisième initiative a également été menée en matière d’emploi et d’insertion socioprofessionnelle. En effet, dans les domaines, le taux denon-activité est relativement élevé : l’objectif est d’aider les gens à trouver un emploi en les accompagnant dans la réalisation d’un cv, en les aiguillant dansdes parcours d’insertion ou vers des employeurs. Dans ce cadre, une formation de techniciens dans le monde de la construction – principal acteur économique de la région – aété organisée. » Enfin, il y a la gestion locale du phénomène des résidants permanents.
« Concrètement, les parcs résidentiels de week-end représentent 95% de notre réalité locale, nous ne sommes pas concernés par la problématique descampings installés en zones inondables, explique notre interlocuteur. Dans ceux-ci, nous sommes confrontés à un large éventail de la nature de l’habitat : cela va de lacaravane insalubre surpeuplée jusqu’à la maison coquettement aménagée. Face à cet état de fait, nous avons dressé le constat qu’il étaitimpossible de vider les lieux des personnes. C’eût été humainement catastrophique, juridiquement hasardeux et financièrement coûteux. En conséquence, uneapproche plus circonstanciée s’est imposée. Nous avons décidé qu’une partie des domaines allait devenir zone d’habitat, tandis qu’une autre allait redevenir zonetouristique. Pour opérer notre choix, nous avons pris deux critères de sélection : d’une part, le taux d’habitants permanents par rapport aux domaines (trois domaines sontoccupés par 35 à 55% de résidants permanents) et, d’autre part, la proximité par rapport au village « classique ». Le but est d’intégrer progressivement au tissuurbain certains domaines. Concrètement, trois domaines ont été proposés pour être requalifiés en zone d’habitat et deux domaines devraient retrouver leurfonction touristique initiale. »
A cette fin, la commune a pris contact avec la Direction générale de l’Aménagement du territoire, du Logement et du Patrimoine (DGATLP). « Cette dernière a marquéson accord à condition que nous laissions tomber un camping et un domaine touristique, explique Willy Borsus. Sur la base de cet accord de principe, nous avons confié un pland’étude au Bureau économique de la Province, entre autres, pour un Plan communal d’aménagement (PCA). Le dossier a été transmis à l’administrationrégionale et à la CRAT (Commission régionale de l’Aménagement du territoire), laquelle a remis un avis favorable. » Actuellement, le dossier doit encore être soumisau ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de l’Environnement, Michel Foret. Un décret est attendu pour la rentrée.
Concrètement, la requalification des trois domaines consiste à améliorer les voiries et les équipements collectifs (électricité, égouttage, etc.) quine sont pas adaptés pour de l’habitat permanent, créer des espaces verts et de convivialité, supprimer les chancres et modifier les règles urbanistiques. Desinvestissements sont donc nécessaires tant pour les zones qui seront reconverties en habitat que pour celles qui seront exclusivement affectées au tourisme. « Nous avons doncdéposé un avant-projet de dossier auprès du gouvernement wallon pour obtenir des moyens dans le cadre de cette requalification, commente le bourgmestre de Somme-Leuze. Dans cedocument, nous réclamons une somme minimale de 150 millions. De plus, avec la commune d’Hastières, nous avons établi des contacts avec la Province de Namur pourbénéficier du Fonds provincial de 100 millions, lequel vise des actions touchant aux résidants permanents dans les campings et les parcs résidentiels de week-end. Enfin,à un autre niveau, nous avons déposé un avant-projet auprès de l’Europe, puisque nous sommes repris comme zone Objectif 2. Le dossier représente unpartenariat regroupant l’Europe, la Région, la Province et la commune. »
Dans l’attente de ces réponses, la commune ne reste pas inactive : « Indépendamment des résultats, nous avons acheté 30 à 35 parcelles insalubres, poursuit notreinterlocuteur. Nous avons refusé d’utiliser des procédures d’autorité (expropriation, expulsion) pour privilégier le dialogue et la négociation. Nousavons déjà repris en voiries communales les voiries des domaines. Ces frais devaient passer dans la responsabilité communale. Nous comptons aérer un peu les parcelles.Nous avons également voté un règlement communal relatif à la lutte contre l’insalubrité. »
1 Rue du Centre 1 à 5377 Somme-Leuze, tél. : 086 32 21 22, fax : 086 32 33 38.
2 Ces activités restent ouvertes aux autres enfants.

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